Pour certains étudiants ce deuxième confinement est difficile à vivre : isolement, précarité, angoisse des examens, rupture sociale. L'Université Paul Valéry Montpellier 3 met en place une cellule d'écoute psychologique pour les étudiants désemparés. Un vrai succès depuis une semaine.
" Le télé-enseignement, c'est complexe ! On ne connait pas vraiment nos profs, ce que l'on doit faire n'est pas toujours clair. Heureusement, nous avons un groupe sur les réseaux sociaux et l'on s'entraide, mais je n'ai pas eu le temps de me faire de vrais amis entre la rentrée et le confinement, " explique Alec, 19 ans, étudiant en première année de Langues Etrangères.
Isolement, rupture sociale, précarité et angoisse des examens, pour certains étudiants ce deuxième confinement est un véritable calvaire. Les étudiants en première année n'ont pas eu le temps de se faire un réseau de camarades, le télé-enseignement prive les étudiants de contacts avec leurs professeurs, les petits boulots sont devenus rares, certaines chambres ou appartements sont exigus. Et une angoisse domine : quid des examens?
La grande question est la tenue des examens, en présentiels ou en distanciels ? C'est compliqué et c'est la grande angoisse !
" C'est un vrai problème pour tout les étudiants, mais surtout pour les étudiants en première année qui n'ont pas eu leur bac normalement, et pas d'expérience de véritables examens sur table. Là, c'est encore le flou cette année, " explique Clémence Dollé , référente de l'Unef à Montpellier. " A cela s'ajoute une paupérisation, beaucoup ne travaillent plus, surtout dans la restauration ou les cafés. Certains se retrouvent à se demander comment manger..."
Une plateforme d'écoute
Pour palier ces problèmes et offrir une écoute aux étudiants désemparés, l'Université Paul Valéry Montpellier 3 a mis en place une platerforme d'écoute psychologique. Un numéro de téléphone gratuit (04 23 16 60 20), une permanence de 14h à 22h tous les jours avec 18 psychologues au bout du fil." C'est une necéssité. Lors du premier confinement, nous avions appellé les étudiants pour vérifier qu'ils étaient suffisament équipés numériquement. Nous nous sommes aperçus qu'ils n'avaient pas que des problèmes de connections mais avaient besoin de parler, d'avoir un interlocuteur," explique Arielle Syssau, professeur de psychologie à l'Université Paul Valéry, à l'origine de la plateforme d'écoute. " Leur grande angoisse concerne leur futur, proche et lointain. Ils souffrent aussi de solitude et de rupture sociale. Nous avons même des appels de parents qui s'inquiètent pour leur enfants. "
Un espace d'écoute qui déstresse
Mis en place depuis une semaine, ce service gratuit connait un franc succès avec plus d'une vingtaine d'appels par jour. Les conversations durent de 20 mn à 1h30, sans crénaux horaires particuliers et tout niveaux d'études confondus.
Les étudiants qui appellent ont une impression de vide, de néant avec beaucoup d'angoisses liées à leur avenir. Ils sont sans boulot, débordés par le travail personnel et sans trop de contact humain. C'est une impression de chaos temporaire...
" Il y a beaucoup de souffrances liées à l'incertitude et au stress générés par ce deuxième confinement. Des angoisses très concrètes comme la recherche de stages quasi impossible, d'autres plus émotionnelles comme l'éloignement familial, ou encore plus sociale comme la privation de jobs qui leur permettaient de survivre " témoigne Cécile Neuville, psychologue, coordinatrice de la plateforme d'écoute " Après la conversation, ils sont vidés mais plus apaisés. Ils ont besoin de cet espace d'écoute. "
Ce service a d'or et déjà mis en place un suivi avec des rendez-vous téléphoniques réguliers pour ceux qui le désirent. Il est même envisagé des groupes de parole entre plusieurs étudiants, de manière virtuelle, afin de briser l'isolement.
De son côté, le Crous et la Ligue d’Occitanie de sport universitaire lance un concours de vidéo de fitness en ligne pour les étudiants, pour un esprit sain dans un corps sain.