Coronavirus : confinée à bord du paquebot Zaandam avec son mari, une Héraultaise témoigne

Françoise et Bernard, deux retraités de 74 et 76 ans originaires de Saint-Gély-du-Fesc, dans l'Hérault, pensaient profiter d'une belle croisière à bord du paquebot Zaandam. Mais c'était compter sans le coronavirus. 

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D'abord l'ennui, l'attente d'avoir des nouvelles, et puis l'angoisse. A bord du paquebot Zaandam, l'inquiétude commence à grandir, alors que la compagnie, Holland America Line, a annoncé déjà quatre décès parmi des passagers. Si les causes n'ont pas été précisées, le coronavirus est dans toutes les têtes, d'autant qu'au moins deux personnes à bord ont été testées positives au Covid-19, comme l'a indiqué HAL.

Le bateau de luxe compte environ 1.200 passagers et 600 membres d'équipage, soit un total de 1.800 personnes. Parmi elles, une centaine de Français, dont Françoise et Bernard, des retraités originaires de Saint-Gély-du-Fesc, dans l'Hérault. Comme tous leurs compagnons d'infortune, les voilà coincés au large du Panama.
 


Parti le 7 mars de Buenos Aires, en Argentine, le bateau aurait déjà dû atteindre sa destination, le Chili. Mais le débarquement à San Antonio a été interdit par le gouvernement chilien, qui comme le reste du monde ferme ses frontières par précaution. Les autres ports sud-américains ont également empêché le Zaandam d'accoster, contraignant le bateau à poursuivre sa route. Le plan est désormais d'atteindre la Floride, mais le paquebot n'a eu l'autorisation de franchir le canal du Panama que ce dimanche 29 mars, le gouvernement panaméen ayant "réévalué" sa position plusieurs fois.
 

Annonce "très brutale"


A bord, les passagers sont confinés. La décision a été prise le 22 mars après la découverte de passagers présentant des symptômes grippaux. "L'annonce de confinement a été très brutale, a raconté Françoise à l'AFP. C'était dans l'après-midi, nous étions en train de nous reposer dans la cabine, mais il y avait des gens à la piscine, dans les salons, il y avait des gens qui marchaient sur le pont. En dix minutes tout le monde est rentré dans les cabines comme si c'était une situation d'urgence."
 

Depuis, l'ancienne professeure de lettres, 74 ans, et son mari, 76 ans, ancien ingénieur des travaux publics, n'ont d'autre choix que de prendre leur mal en patience.
 

Pour chaque repas on toque à notre porte, on attend quelques secondes, on va ouvrir. Il y a un plateau avec les plats, et personne devant la porte, c'est à dire qu'on ne voit personne. Ça c'est quelque chose d'un peu angoissant quand même.


"Nous nous sommes deux, nous nous entendons bien, mais pour certaines personnes qui sont seules ou des couples qui n'ont peut-être rien à se dire, ça ne doit pas être rigolo", compatit Françoise.


Transfert vers un second bateau


Jeudi dernier, le Zaandam a été rejoint par un autre bateau de la compagnie Holland America, le Rotterdam, venu à la rescousse avec des vivres, du personnel et des tests Covid-19. Les passagers sains du Zaandam vont pouvoir être transférés vers ce second navire. "Il y a un tender, une chaloupe, qui prend les gens avec de très grandes précautions sanitaires. Nous avons tous nos masques. Nous nous installons dans le tender à bonne distance les uns des autres" , a encore raconté Françoise à l'AFP, ajoutant que l'opération va prendre du temps.

La destination du Rotterdam une fois ce transfert fini n'a pas été communiquée par la compagnie. Une chose est sûre : les passagers seront, là encore, confinés dans leur cabine.

 
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