Coronavirus : l'appel à l'aide des passagers de Toulouse et Tarbes bloqués en quarantaine sur un bateau à Louxor

La croisière de rêve sur le Nil de voyageurs de Toulouse et Tarbes s'est transformée en cauchemar. Confinés depuis vendredi sur un bateau à Louxor, en Egypte, après la détection de nouveaux cas de coronavirus, ils ne savent pas si eux et leurs proches hospitalisés seront prochainement rapatriés. 

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En s’envolant le 26 février dernier pour l’Egypte, Evelyne et Philippe Gruwé espéraient réaliser un voyage merveilleux pour leurs 30 ans de mariage. Le Caire. Assouan. Louxor. Des noms qui font rêver mais aujourd’hui qui sont synonymes de cauchemar pour le couple de la petite commune de Séméac (Hautes-Pyrénées).

Evelyne est hospitalisée avec 6 autres Français de son groupe de voyage près d’Alexandrie. Philippe et lui est bloqué à plusieurs centaines de kilomètres de là sur un bateau sur le Nil avec 17 autres ressortissants, tuant le temps entre jeux de cartes, lecture, marche sur le pont supérieur du navire, un masque constamment placé sur le visage.
Le responsable de leur situation se nomme : coronavirus.  

Pris au piège sur le Nil

Vendredi juste avant qu’ils aient le temps de débarquer pour aller visiter un temple à Louxor, leur navire de croisière a largué les amarres et s’est immobilisé au milieu du Nil. Evelyne et Philippe se sont retrouvés pris au piège.

"Le soir, nous avons subi des tests, raconte le père de famille. C’était des prélèvements nasal et dans la gorge. Le lendemain nous avons eu droit aux prises de sang et nous avons obtenu les résultats samedi soir. C’est là que nous avons appris que ma femme était positive au Coronavirus. On lui a demandé de faire sa valise. Il y avait une quinzaine d’ambulances qui attendaient sur le quai. Vers 22 heures, elle a été emmenée à un aéroport où elle a pris un avion militaire pour atterrir près d’Alexandrie."  
 

Depuis Philippe Gruwé n’a plus aucune information ni aucun contact avec sa femme. "Je n’arrive pas à la joindre, déplore-t-il. Sur le bateau aussi, les informations sont aussi confuses. A priori, elle irait bien et serait une porteuse saine."
Leur fils Nicolas a finalement réussi, de Toulouse, a échanger avec sa mère via les réseaux sociaux.
 

Contamination d'un égyptien par un touriste

Selon Yves Verdié, PDG de l’Agence Verdié Voyages à l’origine de la croisière du couple, "ce dépistage a été organisé après qu’un personnel de bord ait été contaminé par un touriste. Parmi nos clients 6 ont été déclarés positifs et transférés dans un hôpital. Les 17 autres, négatifs, sont confinés à bord pour 14 jours".

Une situation "anxiogène" pour le Toulousain William Lamary, autre Français confiné sur le bateau, qui se confie avec beaucoup d’émotions. :

"Très vite nous avons pris conscience que nous étions dans une situation compliquée. 45 cas positifs au coronavirus ont été identifiés : 33 touristes et 12 membres du personnel. Rester ici sur ce bateau, c’est pour nous prendre des risques.  J’ai lu un article dans lequel la ministre de la santé égyptienne affirme que tous les cas négatifs pourraient rentrer chez eux 24 heures après. Nous cela fait 72 heures et nous sommes toujours là.  Je ne comprends pas.  A force de rester là il va y avoir d’autres cas."
 

Dans l'attente d'un rapatriement en France 

William Lamary s’estime néanmoins "chanceux." Comme lui, son épouse a été déclarée négative et se trouve à ses côtés. "Nous souhaitons revoir notre pays. Je suis face à un problème qui est la maladie et je suis à 5000 kilomètres de chez moi. Je suis entouré de médecins qui ne parlent pas ma langue et je ne sais pas ce qu’ils me mettent dans les veines. Et si je tombe malade… C’est un petit appel à l’aide. Nous sommes bien traités, ils font ce qu’il faut. C’est délicat comme situation et cela nous fait peur. C’est un désarroi total. Les conditions sont assez compliquées."

Les membres du groupe de vacanciers attendent désormais le retour de leurs proches hospitalisés et espèrent un rapatriement rapide : "nous souhaitons passer notre quarantaine en France, réclame Philippe Gruwé. Nous sommes en contact avec l’ambassade française mais les informations ne cessent de changer en fonction de la bonne volonté ou non de l’Etat Egyptien. Tout cela est très confus.  Nous n’avons pas d’informations claires et directes. Nous sommes perdus et isolés. Nous ne savons pas combien de temps nous allons rester ici." En France, les enfants du couple Gruwé essaient d'alerter sur le calvaire de leurs parents. 
 

Une situation inédite

A Toulouse, Yves Verdié est dans "l’attente des décisions des autorités égyptiennes et françaises." "Nos clients ne sont pas seuls. Nous échangeons régulièrement avec eux et une de nos accompagnatrices se trouve à leur côté sur le bateau, tente de rassurer le voyagiste qui se défend de toute imprudence. Nous avons suivi les recommandations. L’Egypte était l’un des pays le moins touché par le coronavirus. Il a été contaminé par les touristes. Il n’y avait aucune restriction. Nous sommes dans une situation totalement inédite.»

Une cellule de crise au Quai d'Orsay

Ce 10 mars, la situation évolue positivement. Selon Yves Verdié, responsable du voyagiste : " Le Quai d'Orsay m'a informé que trois personnes du consulat partaient à Alexandrie pour monter sur le bateau et surtout visiter les touristes français hospitalisés pour leur apporter des vivres. C'est en bonne voie pour que les autorités égyptiennes puissent laisser partir des personnes mais ce n'est pas définitif. Aujourd'hui, beaucoup de tests ont été faits et ils sont, à priori, negatifs. J'espère qu'on approche du dénouement de cette situation."

Une situation d’urgence dont Yves Verdié espère "tirer des enseignements."  Ses clients auront désormais  le choix : partir en connaissance de cause ou demander le report de leur séjour. Ceux bloqués actuellement sur le Nil n’ont pas d’autre choix que d’attendre.

Le reportage de France 3 Occitanie :

 
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