Difficile rentrée pour les associations et clubs sportifs, inquiets d’une possible désaffection des adhérents face aux contraintes sanitaires et aux problèmes financiers de certaines familles. Or ces inscriptions sont vitales pour leur survie. Exemple à Montpellier.
La rentrée s'annonce compliquée pour les associations et clubs sportifs amateurs, inquiets d’une possible désaffection des adhérents face aux contraintes sanitaires et aux problèmes financiers de certaines familles touchées par la crise économique. Or ces inscriptions sont vitales pour leur survie.
A Montpellier, la mairie a voté une aide en urgence. Cela suffira-t-il à faire revenir les pratiquants ? Les semaines qui viennent seront décisives pour ces structures associatives. Au Montpellier Judo Olympic, les cours ont repris depuis le 31 août.
Lavage des mains, des pieds et désinfection des tatamis
Un retour au dojo timide, avec des arrivées au compte-gouttes chez les plus petits. Les familles hésitent à inscrire les enfants. Celles qui l'ont fait restent inquiètes, mais pas trop :En ces temps de pandémie de coronavirus, le judo est un sport à risque par excellence, car sa pratique implique beaucoup de contacts et s'effectue en intérieur. Pour rassurer les parents, le club applique à la lettre les protocoles très stricts de la Fédération Française de Judo et de la Ville de Montpellier : obligation d'arriver en kimono pour éviter le vestiaire, lavage des mains et des pieds imposé et désinfection des tatamis entre chaque séance.Je suis un peu inquiète, mais les enfants avaient la volonté de revenir. On est venus deux fois voir comment ça se passait, on a vu que les mesures sanitaires et d'hygiène étaient respectées et on les sent bien protégés, donc pour l'instant ça se passe très bien.
Garantie du maintien de l'activité en cas de test positif
Pendant les cours, les professeurs gardent leurs masques. Et si un cas de Covid-19 se déclare, le niveau concerné sera fermé pour 10 jours, mais pas le club entier. Une garantie essentielle aux yeux de sa présidente pour faire revenir les plus sceptiques :Les soucis financiers des familles, le Montpellier Judo Olympic, situé dans le quartier populaire de Celleneuve, y est confronté tous les ans. Mais cette rentrée 2020 marquée par la crise financière liée au contexte sanitaire a encore compliqué la situation déjà précaire de certains foyers.On n'est pas sereins parce qu'on espère que les parents prendront conscience qu'il n'y aura pas de reconfinement complet du club et qu'ils peuvent venir. Le souci, c'est qu'ils ont peur d'investir dans une cotisation à l'année. C'est compliqué financièrement pour certains parents.
Difficultés financières des familles
Alors la nouvelle équipe municipale a voté en urgence au début de l'été un "coup de pouce jeune". L'opération vise à financer à hauteur de 50 euros toute première inscription dans une association culturelle ou sportive de Montpellier. Une enveloppe attribuée sous condition de ressources aux foyers les plus modestes.Le "coupe de pouce jeune" de la mairie
L'objectif est double, selon Hervé Martin, l'adjoint au maire de Montpellier délégué à la Ville Sportive. Il s'agit de ne pas priver les enfants de loisirs car cette dépense est souvent le premier poste sacrifié en cas de crise. La mesure vise aussi à soutenir l'activité des clubs et associations, dont les comptes (et les emplois) dépendent du nombre d'adhésions.Au Montpellier Judo Olympic, si les compétiteurs déjà titrés sont bien au rendez-vous de la rentrée, les inscriptions des plus jeunes démarrent timidement. Le club a pourtant consenti une baisse des tarifs pour les plus petits et offre un survêtement à chaque pratiquant.Fête des associations virtuelle à Montpellier
Et pour attirer du monde cette année, les clubs ne pourront compter que sur la version numérique de l'Antigone des Associations. Le traditionnel rendez-vous de septembre qui draine près de 100.000 visiteurs annuels n'aura pas lieu en ville mais seulement sur internet.La mairie de Montpellier espère toutefois en faire une vitrine : deux tiers des 950 exposants habituels se sont inscrits pour y tenir un stand virtuel.
Annulée à Lunel
D'autres communes de l'Hérault ont décidé d'annuler ce rendez-vous traditionnel : à Lunel, la fête des associations devait avoir lieu le premier week-end de septembre, mais les stands n'ont pas pu s'installer cette année, près des Arènes.Une décision qui pénalise bon nombre de clubs de sport et d'écoles de danse qui ont pignon sur rue dans la cité pescalune. Certaines structures, qui avaient l'habitude de faire des représentations sur scène, récoltaient de nouvelles inscriptions lors de ces festivités :