Coup de filet antiterroriste: les logeurs d'un des suspects "sous le choc"

A Clapiers, près de Montpellier, Mohamed, 41 ans, est abasourdi après l'interpellation vendredi de quatre personnes soupçonnées de préparer un attentat. Il hébergeait l'un d'eux, âgé de 20 ans, dans son appartement, où les enquêteurs ont en outre saisi un puissant explosif.

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"Sur certaines questions (en lien avec la religion, NDLR), je le trouvais évasif, sur des questions fondamentales, il ne me répondait pas", se remémore Mohamed, rencontré par une journaliste de l'AFP au pied de l'immeuble où l'arrestation a eu lieu.

Apparemment il avait appris la religion sur internet

"Apparemment il avait appris la religion sur internet, j'ai bien senti qu'il avait pas bien saisi le sens de la religion", se souvient à ses côtés sa soeur Myriam, de grands yeux verts encadrés par un voile rose. "En apparence, on n'aurait pas dit que c'était un futur terroriste", poursuit Mohamed à propos de Thomas, qui vivait dans son logement pendant que lui-même habitait chez un membre de sa famille. Dans ses mains, un trousseau de clés désormais inutiles: la porte d'entrée de son habitation, explosée pour les besoins de l'interpellation survenue vendredi au petit matin, a été remplacée.

En apparence, on n'aurait pas dit que c'était un futur terroriste

Myriam, elle, se dit "sous le choc": c'est elle qui avait convaincu il y a quelques jours Mohamed d'accueillir Thomas chez lui. Myriam, elle, connaissait sa petite amie, Sarah, 16 ans et elle aussi interpellée vendredi. Dès qu'il a reconnu sur le site internet d'un quotidien la cage d'escalier de son logement, jonchée de débris après le coup de filet antiterroriste, Mohamed a compris que Thomas était considéré comme un des suspects dans la préparation d'un attentat.

Et c'est dans son appartement, au premier étage d'une résidence située à l'entrée de Clapiers et composée de logements sociaux avec terrasse ou jardin, habituellement paisible, que les enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (Sdat), de la PJ de Montpellier et de la Force d'intervention de la police nationale (FIPN) ont découvert du TATP --un explosif artisanal puissant mais très instable, prisé des jihadistes. Ils ont aussi mis la main sur tout le nécessaire pour confectionner des engins explosifs: acétone, eau oxygénée, seringues et gants de protection, selon une source judiciaire.

J'ai voulu le sortir de son pétrin, il s'est servi de moi pour faire des attentats

"J'ai voulu le sortir de son pétrin, il s'est servi de moi pour faire des attentats", confie le quadragénaire qui logeait gratuitement le jeune homme soupçonné d'avoir projeté de "se faire exploser", selon une source policière. Mohamed s'était laissé convaincre par sa soeur trentenaire d'héberger Thomas, "qui dormait dans la cave de ses beaux-parents" parce qu'ils n'acceptaient pas sa relation avec Sarah, précise-t-il.

Myriam avait rencontré l'adolescente de 16 ans, née d'une mère d'origine grecque et d'un père français, qui s'était convertie à l'islam et portait toujours un voile noir, alors qu'elles nettoyaient une mosquée. Thomas ne travaillait pas et avait depuis sa conversion à l'islam des relations difficiles avec sa famille établie dans le nord de la France, où il devait retourner la semaine prochaine pour récupérer ses papiers d'identité, croient savoir frère et soeur.

Sous le choc

Myriam se souvient même d'avoir mis en garde Sarah, qui avait parlé de Daesh devant elle: la jeune fille, qui était déscolarisée, mais envisageait de suivre une formation à domicile, "n'avait pas l'air de m'écouter, elle avait l'air buté dans le sens +j'ai mes idées à moi+", dit-elle. Elle décrit néanmoins l'adolescente comme "une bonne personne, une fille très gentille, qui me semblait pieuse, plutôt mature".

"Je suis sous le choc... Puis elle n'a que 16 ans la gamine, elle est tombée sur des gens qui... des fous, des psychopathes", regrette-t-elle. Selon les enquêteurs, la jeune fille avait exprimé la volonté de partir en zone syro-irakienne ou sinon de frapper la France. Les enquêteurs travaillent sur l'hypothèse selon laquelle le jeune homme et l'adolescente devaient se marier avant l'attaque
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