Depuis mai dernier, l'unité Hydroscience de l'université de Montpellier et la start-up IAGE prélèvent, analysent et quantifient le taux de virus dans nos eaux usées. Les informations transmises sur le réseau Obépine permet d'aider à la prise de décision en matière de politique sanitaire.
Dans une glacière, se trouvent 2 tubes d'eau usée en provenance du Grau-du-Roi, dans le Gard. Mylène Toubiana, ingénieure au CNRS, va en extraire le matériel génétique, notamment la présence du virus SARS CoV-2, celui du Covid-19. Toutes les semaines, elle analyse les eaux usées de la Métropole de Montpellier et de plusieurs villes du littoral.
On détecte la Covid 19 dans les eaux usées et c'est un indicateur de la circulation active du virus. Ca nous permet de détecter de façon précoce, une circulation accrue et une augmentation du virus dans la population.
Un suivi hebdomadaire quantitatif du virus
Depuis la fin mai, cette unité santé-environnement de l'Université de Montpellier, spécialisée dans la recherche en pathogènes hydriques, effectue des analyses hebdomadaires en collaboration avec une start-up montpelliéraine IAGE.
Le dispositif de l'entreprise montpellièraine IAGE peut être déployé de telle sorte que l’on puisse identifier dans quelle rue, voire dans quel immeuble, il y a une recrudescence des cas de covid-19, des clusters, et ce, dans un délai de 4h après réception en laboratoire.
Leur technologie, la PCR digitale, permet, comme ses versions antérieures, de mettre en évidence les fragments d'ADN du virus en amplifiant leur zone spécifique (par une réaction de polymérisation). La nouveauté, c'est qu'on peut maintenant quantifier avec certitude ces fragments, et donc comparer, avec des prélèvements d'eaux usées sur plusieurs semaines pour savoir si sur la zone observée, le coronavirus a tendance à augmenter ou au contraire à diminuer.
Cela peut aussi nous montrer l'effet immédiat des décisions de santé publique qui sont prises, comme un confinement ou la réduction de la circulation des personnes, ou le port du masque.
"On peut ainsi voir si le virus circule activement dans la population et donc s'il augmente plus vite ou non. Donc on peut annoncer, à l'avance, l'arrivée éventuelle d'un pic épidémique. Et cela peut aussi nous montrer l'effet immédiat des décisions de santé publique qui sont prises comme un confinement ou la réduction de la circulation des personnes, ou le port du masque" explique Patrick Monfort.
3 % du variant anglais de la Covid 19 à Montpellier
Ces informations fiables et capitales sont diffusées nationalement via le réseau Obépine. Les chiffres communiqués au gouvernement n'ont pourtant pas convaincus les autorités de reconfiner la population dès le début septembre.
Quant est-il de la situation actuelle ? Le spectre d'une troisième vague est-il à craindre ?
Il y a 3% de présence du variant anglais de la Covid-19 confirmée en Languedoc Roussillon. Nous confirmons la présence du variant anglais dans les prélèvements effectués ces derniers jours notamment à Sète, Montpellier, Béziers.
"Quand on a vraiment une montée rapide, on le voit. Là, on voit bien que dans un premier temps, ça monte mais il y a déjà un petit ralentissemnt. Est-ce que c'est l'effet du couvre-feu à 18h ? Ce chiffre ne sera confirmé qu'avec le résultat de la semaine prochaine" conclut Patrick Monfort, directeur de recherche CNRS à l'Université de Montpellier.
La semaine prochaine sera déterminante pour savoir si nous nous dirigeons, ou non, vers un nouveau confinement.