Les écouvillons dans le nez, c'est bientôt fini ! Ce lundi 5 octobre, les scientifiques du laboratoire du CNRS à Montpellier, Sys2diag, et les médecins du CHU de Montpellier ont présenté les avancées de l’essai clinique sur le test salivaire EasyCov lors d'une conférence de presse.
Lancée le 11 avril dernier, l'étude clinique sur le test salivaire EasyCov, menée en conditions réelles au CHU de Montpellier, est réalisée de manière simultanée. Deux prélèvements, un salivaire et un par voie nasale, sont effectués sur chaque patient. Les deux résultats sont ensuite comparés et analysés : peu de différences relevées entre les deux modes de prélèvement.
Par rapport au premier bilan de l’essai sur EasyCov publié en juin 2020, les résultats sont satisfaisants. Le nombre de faux-positifs au SARS-Cov-2 se fait de plus en plus rare : la spécificité est passée de 95,7% à 99,4%. Par ailleurs, le taux de sensibilité se précise : 72.7% en juin, 87,5% en octobre. C’est-à-dire que sur les 40 personnes testées positives au Covid-19, symptomatiques ou asymptomatiques, le test EasyCov a détecté 35 cas.La salive se révèle un très bon prélèvement pour détecter le virus y compris précocement.
Un dépistage plus facile et plus rapide
Alors qu'aujourd'hui, l'attente des résultats d'un test par voie nasale PCR peut durer près de 24h, le test salivaire EasyCov c'est 40 minutes. En effet, après prélèvement, la salive est insérée dans deux tubes chauffés. Le temps de chauffage a été réduit de 60 à 40 minutes depuis le mois de juin. Moins d’une heure après le prélèvement, le résultat est sans appel : si vous êtes positifs au Covid-19, le tube sera jaune vif. Si vous êtes négatif, il sera orange.#Communiqué ?️ | En plus d’avoir été amélioré pour fournir un résultat plus rapidement, le test salivaire #EasyCov de détection du SARS-CoV-2 montre de bonnes performances en situation réelle. #COVID19
— Centre national de la recherche scientifique ? (@CNRS) October 5, 2020
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Un prélèvement plus simple et un résultat rapide qui peut désengorger les centres de dépistage en France. Alexandra Prieux, directrice de SkillCell, l’entreprise qui industrialise les tests, déclare dans un communiqué de presse : "Je me réjouis qu’un test développé et produit en France puisse apporter une réponse concrète aux problématiques sanitaires et économiques actuelles ".
Pour Franck Molina, l’idée est de multiplier des points et des sites de dépistage : "il est surtout possible de les positionner dans de nombreux endroits : dans les entreprises, les Ehpad, les centres sportifs etc… On voit bien l’intérêt pour complémenter la politique de dépistage nationale."
Dans l'attente de l’avis de la Haute Autorité de santé
Le test EasyCov est déjà commercialisé à l'étranger. En France, il est utilisé dans l'Armée sur le terrain et dans les aéroports parisiens. Le marquage CE, qui répond aux exigences réglementaires pour une libre circulation dans l'Union Européenne, a été obtenu.Franck Molina conclut : « L’Autorité de santé jugera utile de communiquer ses préconisations pour le terrain et c’est ce que nous attendons tous aujourd’hui. »
Reste donc maintenant la recommandation de la Haute Autorité de santé pour un déploiement en France : 720 personnes positives au Covid-19 doivent être dépistées par EasyCov pour fournir des résultats concluants. Cela devrait se faire d'ici la fin de la semaine.