Covid et couvre-feu : les chauffeurs de taxis de Montpellier tirent la langue "c'est une catastrophe !"

Depuis l'instauration du couvre-feu à Montpellier, il y a une semaine, les chauffeurs de taxis estiment à 70% leur perte de chiffre d'affaires. Ils tirent la sonnette d'alarme et redoutent un nouveau confinement.

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"C'est très compliqué, le gros de notre activité à Montpellier est le tourisme d'affaires. Avec le couvre-feu, il n'y a plus de congrès, de séminaires, de salons... Il n'y a plus d'activités économiques de transfert" explique Eric Déjean de la Fédération des exploitants de taxis de l'Hérault et chauffeur Taxi Bleu du Midi à Montpellier. "Et comme il n'y a plus de sorties le soir, de théâtre, de cinémas, de restaurants, nous n'avons plus de clientèle locale de nuit !".

Les 132 taxis de Montpellier, répartit entre deux compagnies, tirent la langue depuis le début du couvre-feu. Ils estiment à 70% la perte de leur chiffre d'affaires. De jour comme de nuit. 

C'est moins 70% dans la journée. Car ceux de la nuit travaillent le jour et il y a plus de taxis que de clients !

Eric Déjean, chauffeur de taxi.

"On fait un métier de rue, lorsque la rue fonctionne, on fonctionne ! Là, la rue est en panne..." renchérit Didier Rocher, président des Taxis Tram à Montpellier. "Aujourd'hui, il faut 12h de travail par jour, pour une recette de misère..." .

Service minimum 

"On garde quelques taxis de permanence la nuit, pour les urgences médicales et surtout pour l'arrivée des trains. Les gens qui arrivent entre 21h et 23h ne peuvent plus être accueillis par leur famille. Ils n'ont plus le droit. On garde ce service pour les voyageurs, mais les trains sont vides" témoigne Hakim, chauffeur au Taxi Tram. 

Cet autre chauffeur de taxi, préfère ne plus travailler la nuit. 

Je ne travaille plus la nuit. Ca ne sert à rien, je reste chez moi. 

Un chauffeur de taxi.

De jour comme de nuit, la perte de clientèle est palpable. Même dans les gares et à l'aéroport de Montpellier, là où habituellement les taxis font le plein et chargent leurs courses. 

"La gare TGV Sud de France est déserte, à Saint-Roch comme à l'aéroport, les trains et avions sont loin d'être bondés" explique Didier Rocher. "Et souvent, nous n'avons aucun client. Il y a une psychose, une angoisse liée au Covid. Les gens ne se déplacent plus".

Aides et confinement

Pendant le confinement, les chauffeurs de taxis ont perçu une aide de l'Etat de 1.500 euros s'ils avaient perdu plus de 50% de leur chiffre d'affaires. Et si l'été leur a permis de remonter un peu la pente, ils craignent de ne pas se remettre de cette deuxième vague. 

"Depuis le début du mois d'octobre, c'est une catastrophe ! On espère à nouveau une aide de l'Etat pour passer ce cap. Il n' y a pas encore de textes officiels..." s' inquiète Eric Déjean. 

D'autres craignent un re-confinement dans les semaines à venir.

"Les aides de l'Etat, c'est nécessaire. Mais avec des remboursements de licence entre 1 500 et 2 000 euros par mois pour les plus jeunes d'entre nous, c'est vraiment compliqué" explique Didier Rocher. "Lors du précédent confinement, il y avait un seul avion par semaine et plus aucune activité. Si il y a un nouveau confinement, on va rester à la maison et nous n'avons plus d'économies de côté... C'est peut-être la solution sanitaire, mais c'est un vrai risque économique et social. " conclut-il. 
 
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