Pour les théâtres et les salles de spectacle et de concert, le mot d'ordre est de faire des économies partout. Montpellier n'échappe pas à la règle. L'Opéra Orchestre national a donc décidé de revoir ses plannings de répétitions et même sa programmation pour faire des économies.
Inflation galopante, coût de l'énergie en hausse, fréquentation morose et subventions en baisse, le spectacle vivant est à la peine depuis la rentrée de septembre 2022.
Autant d'éléments défavorables qui ont poussé l'Opéra Orchestre national de Montpellier à réorganiser son fonctionnement et surtout à réviser sa programmation jusqu'en juillet.
Les "grands classiques" au programme
Sur son site internet, la direction explique clairement ses décisions : "En raison des contraintes économiques actuelles, la direction de l’Opéra Orchestre national de Montpellier Occitanie a dû se résoudre à modifier sa programmation du premier semestre 2023". Idem pour la rentrée 2023/2024, le calendrier des manifestations a été allégé.
Pour assurer des entrées et donc des recettes, les programmateurs préfèrent miser sur des "classiques".
Sans faire de concessions sur la qualité, nous allons revoir nos ambitions en matière de nouveauté et d'éclectisme. Il faut être pragmatique et programmer ce que les spectateurs veulent voir et entendre. Donc, des grands noms de la musique et de l'opéra. Pour les créations, il va falloir attendre que le crise économique retombe un peu.
Valérie Chevalier, directrice de l’Opéra de Montpellier.
La chasse aux économies
Lors du dernier Conseil d’Administration qui s’est tenu le 25 janvier dernier, les administrateurs ont voté à l’unanimité le report des "Scènes du Faust de Goethe" de Robert Schumann, une production initialement prévue les 12 et 14 mai. Ce spectacle déjà reporté à cause du Covid sera remplacé par le Requiem de Verdi, le samedi 13 mai 2023, à 20h.
"Nous économisons sur le transport d’un gros décor, sur les techniciens supplémentaires que requerrait cette production destinée à notre grande salle du Corum de 2.000 places, et sur les défraiements des équipes de production, tout en remplaçant deux dates qui peinaient à trouver leur public par un concert qui devrait être plein", a expliqué Valérie Chevalier, directrice de l’Opéra de Montpellier, à nos confrères d'Olyrix.
Les budgets sont donc désormais plus que serrés.
Nous faisons des économies partout où cela est possible. Nous n'avons pas d'autres choix. Par ailleurs, on essaye de remplir nos salles au maximum. Enfin, nous attendons aussi un geste et un accompagnement nécessaire de l'Etat.
Valérie Chevalier, directrice de l’Opéra de Montpellier.
Comme beaucoup de structures, la note de chauffage de l'Opéra comédie a explosé. Plus 150.000 euros en 1 an. Hausse également de la facture d'électricité...
L'OONM tente donc de mieux rentabiliser l'espace et l'occupation des différentes scènes entre le site de la Comédie et celui du Corum.
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La directrice met aussi en avant la hausse des prix des dépenses annexes, décors, frais de déplacement, carburant...
Sans oublier, les dépenses de sécurité dans le cadre du plan Vigipirate toujours actif, entre 3.000€ et 5.000€ par soir et le remplacement des musiciens malades par d'autres artistes qui doivent être défrayer en plus (environ 300.000€ par an rien que pour l'orchestre)... Deux postes qui ont pesé lourd dans le budget 2022.
Côté public, la fréquentation remonte doucement mais elle n'a pas encore retrouvé le niveau de 2019. 10% de moins, soit environ 200.000€, suffisent à mettre en péril tout le budget annuel de l'OONM.
