La consommation énergétique dans le secteur de la santé est estimée à près de 22 TWh par an en France, soit l'équivalent de 4,6 millions de foyers. Le décret éco-énergie dans le secteur tertiaire prévoit une réduction de consommation de 10% d'ici à 2024 et vise 40% en 2030. Le CHU de Montpellier a déjà réduit sa consommation de 43% en 12 ans.
La transition énergétique dans les hôpitaux vise à répondre à trois enjeux principaux : sobriété, efficacité énergétique et développement des énergies renouvelables et de récupération.
Le CHU de Montpellier y travaille depuis 2010.
En 2021, l'enveloppe énergie (électricité, chauffage, gaz et carburants) représentait 1% du budget total du CHU, l'estimation pour 2023 est de 3,5% à cause des hausses de tarifs et de l'inflation.
Une consommation réduite de 43% en 12 ans
Depuis 2010, le CHU de Montpellier a mené des actions pour réduire sa consommation d'énergie. Cette volonté écologique est aussi une nécessité économique car cela permet de faire baisser un budget très important pour l'établissement de santé.
En 2021, le CHU a dépensé 8,9 millions d'euros en achats énergétiques, dont 5,6 millions en électricité, soit 63% du budget énergie et 1% du budget total de 913 millions d'€.
En 2022, avec la crise énergétique, l'enveloppe est passée à 10,3 millions, soit 1,1% du budget global. Une hausse due principalement à la hausse des tarifs du gaz et du fioul.
Tout à commencer par des audits énergétiques permettant de lister les pistes d'amélioration des consommations.
Des relevés de températures ont été mis en place pour mieux réguler et optimiser les sites et les systèmes de chauffage et de ventilation. Des programmations horaires ont été fixées en fonction de l'utilisation des locaux avec des modes réduits. En 2022, le début de la période de chauffe a pu être reculée de 3 semaines.
Idem pour la consommation électrique liée à l'éclairage. Remplacement des ampoules énergivores par des LED, système de détection de présence, sectorisation de l'éclairage et même baisse de l'intensité lumineuse dans les zones de passage...
Une rationalisation des usages, des éco-gestes qui au final font une vraie différence.
Le budget "énergies" 2023 explose
Mais pour 2023, il faudra faire des efforts. Les projections sont alarmantes.
La facture d'électricité va être multipliée par au moins 3 passant de 5,5 millions en 2022 à 19 millions en 2023. Idem pour le chauffage, 3,6 millions en 2022 mais 12,8 millions en 2023, soit 350% de plus.
Record de hausse pour le gaz avec +500% en 2023. Le budget grimpant de 460.000€ en 2022 à 2,3 millions en 2023.
Soit une augmentation de 395% du budget énergie en 2 ans pour seulement 11% de hausse du budget général qui sera de 1 milliard en 2023.
La sobriété et l'avenir
Comme tous les grands CHU de France, celui de Montpellier s'engage dans une politique intégrant la sobriété énergétique dans son programme d'investissement durable notamment sur les nouvelles constructions et réhabilitations.
Sa politique s'appuie sur des actions à long terme.
- La rénovation du bâti ancien,
- Le lancement d’opérations permettant la valorisation des Certificats d’Economie d’Energie,
- Le remplacement des équipements énergivores,
- La mise en place d’un système de management énergétique,
- Le mix énergétique et le recours aux énergies renouvelables,
- Le raccordement à des réseaux de chaleur et/ou de froid,
- L’obtention de Labels et de certifications,
- La conception «durable», etc.
Conséquence de la hausse des prix de l'énergie, il sera plus difficle de trouver des fonds pour investir dans la sobriété énergétique dans les années à venir.