A l’appel de différents syndicats, plus de trois cents enseignants de l’Hérault demandent au Préfet de repousser la date de rentrée scolaire prévue au 11 mai, en premier jour de déconfinement. Ils estiment que les conditions sanitaires ne sont pas réunies pour une reprise des cours.
"Pourquoi rouvrir les établissements et laisser les restaurants ouverts ? Comment appliquer la distanciation et les gestes barrières avec de jeunes enfants ?"
Ces questions, plusieurs centaines d’enseignants de l’Hérault la posent ouvertement au Préfet. A travers une pétition lancée par différents syndicats : CGT éducaction 34, Sudi FO 34, Snuipp 34, Sneip CGT (enseignement privé) et CNT 34.
explique Julie Rastoul, secrétaire départementale Sudi Fo 34."Nous avons tous deux revendications principales : la mise à disposition pour les personnels de masques FFP2 et des tests systématiques pour les enseignants.
Pétition syndicats enseignants contre rentrée déconfinement 11 mai 2020
Le syndicat a d’ailleurs posé un préavis de grève courant jusqu’au 31 mai. Car pour toutes les organisations syndicales signataires du texte, il faut que toutes les mesures de protection soient prises. Sinon, selon elles, il ne peut y avoir de reprise des cours.
Des écoles pas prêtes
Les syndicats attendent surtout mardi, voir jeudi pour faire le point dans les différents établissements. Mais déjà, on devine que certaines écoles ne devraient pas être prêtes comme le témoigne Matthieu Brabant, secrétaire CGT Educ’Action Montpellier :
Par exemple, à Montpellier, le maire Philippe Saurel a prévenu que, dans certaines écoles, il ne serait pas possible d’avoir un espace de protection de 4 mètres carrés entre chaque enfant.
Ce mouvement des enseignants ne se limite pas à l’Hérault : "Dans tous les départements de l’Académie de Montpellier, de plus en plus d’enseignants sont réticents à une reprise mal organisée, avance Matthieu Brabant. Et dans chaque département, nous interpellons les préfets. Il faut que le protocole puisse être appliqué."
"Empêcher de bouger ou de toucher : c'est impossible !"
Mais certains syndicats dénoncent une autre conséquence de l’ouverture des classes telle qu’elle est envisagée.
affirme Julie Rastoul.Ce qui nous remonte du terrain, c’est que le protocole mis en place est une espèce de maltraitance à l’encontre des enfants, notamment des plus petits. Vous imaginez : obliger des élèves de maternelle à rester assis pendant des heures, en les empêchant de bouger ou de toucher des objets. Ce n’est pas possible.
Les syndicats d’enseignants appellent d’ailleurs les parents d’élèves à les rejoindre pour forcer les pouvoirs publics à repousser cette drôle de rentrée scolaire.