La députée sortante de l'Hérault Anne-Yvonne Le Dain a poursuivi devant la justice mardi le Parti socialiste, qui lui a retiré son investiture dans la deuxième circonscription du département en raison de son soutien à Emmanuel Macron.
Élue en 2012, Mme Le Dain avait été désignée candidate PS en décembre 2016, a plaidé devant le tribunal de grande instance de Paris son avocat, Me André Brunel.
Le PS lui a retiré son investiture en mai et a désigné une nouvelle candidate, Fatima Bellaredj.
"J'analyse cela comme une sanction qui n'est pas une sanction disciplinaire, mais une sanction politique", "sanction politique que je vous demande d'annuler", a ajouté l'avocat.
"Les règles du PS sont parfaitement claires, on ne peut pas prononcer une sanction sans que la personne n'ait été entendue", a-t-il ajouté.
"Ce n'est pas une sanction, c'est une décision politique. Une décision que vous, autorité judiciaire, ne pouvez pas sanctionner", a répliqué l'avocate du PS, Me Cosima Ouhioun.
Elle a dénoncé une "situation ubuesque", "où Mme Le Dain veut imposer un suppléant qui appartient à un autre parti" et a fait campagne pour un autre candidat à la présidentielle que celui du PS.
La députée avait annoncé son souhait d'avoir comme suppléant le maire (DVG) de Montpellier Philippe Saurel, qui a rejoint l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron pour la présidentielle, a-t-elle poursuivi.
Selon l'avocate, Mme Le Dain comptait sur M. Saurel "pour obtenir l'investiture En Marche!", en vain. "Elle était dans un train, a voulu sauter dans un autre et se retrouve au milieu, sur les voies", a ironisé l'avocate du PS, pour qui la députée sortante a "pris le Parti socialiste pour une auberge espagnole".
Le tribunal rendra sa décision vendredi.