Un maçon de 34 ans a refusé la peine que lui proposait le parquet dans le cadre d'une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité, au tribunal judiciaire d'Alès mercredi matin. Il est accusé d'avoir enfariné le député ciottiste du Gard Alexandre Allegret-Pilot le 20 octobre. L'affaire sera donc jugée en correctionnelle. Les soutiens du prévenu ont manifesté avant l'audience.
Six mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende c'est ce que proposait le procureur de la République d'Alès à un maçon de 34 ans pour avoir enfariné le député ciottiste RN-LR du Gard Alexandre Allegret-Pilot. Les événements s'étaient produits lors de la Foire de la pomme et de l'oignon doux du Vigan, le 20 octobre 2024. Des légumes avaient aussi été lancés au visage de l'élu, lors de cet événement.
Le prévenu, convoqué ce matin dans le cadre d'une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité, a refusé après un délai de réflexion. L'affaire du jet de farine sera donc jugée en correctionnelle.
Il a comparu devant moi ce matin et une proposition de peine lui a été faite. Il ne l'a pas acceptée, comme la loi le lui permet. De ce fait la comparution de reconnaissance préalable de culpabilité ne peut pas être homologuée, ni validée. Je lui ai donc notifié une convocation pour être jugé en audience correctionnelle le 5 février 2025 à 14 heures.
Abdelkrim Grini, procureur de la République d'Alès
Un prévenu en récidive
Le trentenaire est en récidive légale. Il a déjà été condamné en 2020 pour violence sur une personne dépositaire de l'autorité publique. Cette fois, il s'en est pris au nouveau député Rassemblement national-LR de la 5ème circonscription du Gard, élu en juillet dernier. Ce dernier avait porté plainte mais il était absent lors de l'audience de ce mercredi. Son attaché parlementaire, en revanche, était présent et a pris la défense de l'élu.
Il faut montrer que la justice est avec les élus. Il n'est pas normal ni légal d'attaquer quelqu'un pour son opinion politique. On doit respecter la fonction.
Nathan Casano, attaché parlementaire d'Alexandre Allegret-Pilot
Comité de soutien à l'enfarineur
Et le député ne compte pas s'arrêter là, affirmant avoir identifié au moins six personnes impliquées dans son enfarinage. En attendant, le prévenu a comparu seul, soutenu par plusieurs personnes venues manifester avant l'audience, munies de pancartes sur lesquelles on pouvait lire "je respecte la fonction mais pas ce personnage", ou encore "parachuté, insultant, lourdement outrageant ou truand ?"
Un député contesté
Des références à la personnalité d'Alexandre Allegret-Pilot, haut fonctionnaire à Bercy visé par une enquête du Parquet national financier pour avoir signé un prêt à une entreprise fantôme en pleine campagne électorale. Un recours en annulation de son élection a été déposé.
Les soutiens de l'enfarineur estiment que l'affaire a pris une ampleur démesurée.
On trouve que la plainte est disproportionnée : il n'y a pas eu de violence, encore moins aggravée. Un enfarinage, c'est surtout symbolique.
Une manifestante venue soutenir le prévenu
L'audience n'a donc duré que dix minutes. Le prévenu devra se présenter devant le tribunal correctionnel le 5 février 2024 à 14 heures.