Éducation à la sexualité : consentement, pornographie, Sida... Un collège de l'Hérault montre l'exemple, sans tabou

Au collège Maffre-Baugé de Paulhan, tous les élèves participent à des ateliers d'éducation à la sexualité, chaque année depuis 13 ans. L'établissement fait figure d'exception dans l'académie de Montpellier, alors que trois associations attaquent l'Etat en justice pour non respect de la loi sur l'éducation sexuelle à l'école.

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Avec ses ateliers sur le consentement et la sexualité en général, le collège Emmanuel-Maffre-Baugé, situé à Paulhan, près de Clermont-l'Hérault, a construit un véritable programme de prévention qui s'adresse à tous les niveaux, de la 6ᵉ à la 3ᵉ. 

Des thèmes adaptés à la maturité des élèves

Depuis une dizaine d'années, la moitié des professeurs de cet établissement participent à ces cours interactifs qui se déroulent sous forme de jeux et de quizz, comme on peut le constater dans une vidéo publiée fin février 2023 par l'Académie de Montpellier sur la plateforme Youtube.

"À chaque niveau, il y a un thème, explique Isabelle Lardat, professeur de SVT dans ce collège. En sixième, ça va être plus la confiance en soi et la lutte contre les violences faites aux enfants. En cinquième, on aborde la puberté, l’intimité, l’amitié et les problèmes d’adolescence. En quatrième, le consentement avant la sexualité. Et puis en troisième : consentement, sexualité et Sida, des thèmes abordés une première fois deux heures en décembre, puis, durant une après midi banalisée en février".

Cette initiative éducative semble faire aujourd'hui figure d'exception dans l'hexagone car selon un récent sondage Ifop, commandé par trois associations et réalisé auprès d'un millier de jeunes de 15 à 24 ans, 17% des adolescents et jeunes adultes interrogés disent n'avoir jamais eu le moindre cours sur la question.

Parmi les autres, seul un tiers affirme avoir bénéficié des trois séances annuelles prévues par la loi française pour les élèves du primaire et du secondaire.

SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial entendent désormais saisir le tribunal administratif de Paris pour mettre l'État devant ses responsabilités et demander l'application pleine et entière de la loi de 2001.

"Un esprit d'établissement"

Au collège Maffre-Baugé, ces ateliers sur l'éducation à la sexualité ne sont pas réservés aux seuls profs de SVT, bien au contraire :  "le prof de maths, de Français, d'EPS mais aussi l’infirmière et l’assistante sociale contribuent à l’animation de ces ateliers, où les élèves sont très actifs", explique Claire Dupé, la principale du collège.

On n'est pas dans un face à face, avec de l’information descendante mais, à travers des jeux sérieux, des mises en situation, la parole des élèves se trouve libérée, il n'y a pas de tabou.

Claire Dupé, principale du collège Emmanuel Maffre-Baugé à Paulhan

"Tous les ans, on dresse un bilan", précise la principale du collège. Les ateliers sont réévalués pour qu’ils s’adaptent aux difficultés rencontrées par les élèves et à l’évolution de la société :

"Le thème du consentement prend beaucoup de place actuellement. Il en va de même pour la pornographie à laquelle, malheureusement, les élèves ont de plus en plus accès sans forcément la rechercher eux-mêmes. Cela contribue à un esprit d’établissement, une image de l’établissement. C’est une vraie force", souligne Claire Dupé.

Le but de ces ateliers, qui vont bien plus loin en terme d'envergure que ce que demande la loi de 2001, est aussi de pousser les élèves à dialoguer entre eux sur ces sujets délicats, en particulier au moment de l'adolescence. 

Un pari réussi, grâce à la confiance instaurée avec les enseignants. La principale précise qu'elle n'a jamais eu de retour négatif de la part des parents d'élèves.

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