Ils sont tous sur le pied de guerre. À la veille de la visite du président de la République au collège Louise Michel à Ganges (Hérault), les syndicats rassemblent leurs forces. Du côté des enseignants, on attend des annonces sur les rémunérations.
Après sa visite mouvementée en Alsace ce mercredi, Emmanuel Macron a choisi de se rendre à Ganges, dans l'Hérault, jeudi 20 avril pour passer la fin de matinée auprès des élèves et enseignants du collège Louise Michel.
Une visite express aux côtés de Pap Ndiaye, ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse et de Patricia Miralles, Secrétaire d'État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, avec pour trame de fond la réussite éducative en zone rurale.
Après trois mois de crise, le président souhaite renouer le dialogue avec les français sur le terrain mais à Ganges, les syndicats annoncent plusieurs manifestations dans le département considérant que "le président n'a pas entendu la colère des travailleurs".
Revalorisation de la sphère éducative
"À l'heure actuelle, il y a des classes qui n'ont pas anglais depuis six semaines, sans aucun remplacement. Donc quand Emmanuel Macron annonce que les professeurs absents seront remplacés immédiatement, on demande à voir parce qu'actuellement, c'est vraiment problématique", alerte Dalila Chantemesse, présidente FCPE de Ganges.
Même son de cloche à l'échelle de la FCPE de l'Hérault. L'urgence, c'est le manque d'enseignants et l'impossibilité de les remplacer. On espère de cette visite des annonces concrètes quant à cette situation.
On a besoin d'avoir des enseignants devant les élèves qu'il a promis d'avoir à la rentrée. Si ça se concrétise, tant mieux car ils ont du mal à recruter des enseignants formés, compétents et qui ont envie de faire ce métier"."
Jacky Bowen - Président FCPE Hérault
Du côté des accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH), c'est surtout une augmentation de la grille salariale que l'on attend. "On se sent complètement oubliés et absolument pas pris en compte alors qu'on assure le bon fonctionnement de l'école inclusive", dénonce Isabelle Levasseur, AESH-FSU.
Accueil "républicain" de la mairie
Au-delà de ces revendications à propos du système éducatif, le maire de Ganges (PRG), Michel Fratissier, espère pouvoir évoquer avec le président trois sujets qui concernent sa commune : le manque de médecins à la maternité, le projet de brigade mobile et les difficultés du recencement numérique.
Il assure qu'il accueillera le président "de manière républicaine, comme il se doit" et espère ne pas devoir faire face à des débordements lors de sa visite.
Il va y avoir manifestation. J'espère qu'elle sera bon enfant et que ça se passera du mieux possible pour que les gens qui veulent manifester et dire leur mécontentement par rapport à la loi sur les retraites puissent le faire, sans qu'il y ait de débordements ou de violences. J'espère que la ville de Ganges ne subira pas de conséquences de la visite du président de la République.
Michel Fratissier - Maire de Ganges
Cinq lieux de mobilisation et des arrêts de travail
En effet, dans le département, les syndicats préparent un comité d'accueil pour Emmanuel Macron. Selon la CGT, une très forte mobilisation se dessine, des milliers de manifestants sont attendus près de Ganges.
L'annonce de la venue présidentielle a déclenché de nombreux arrêts de travail dans les entreprises, à l'appel de la CGT et l'organisation de cinq mobilisations dans l'Hérault, le but étant de drainer les populations des départements limitrophes, la Lozère et le Gard.
On espère simplement que l'important dispositif policier qu'on nous annonce ne va pas empêcher celles et ceux qui souhaitent exprimer leur droit démocratique à la manifestation de pouvoir le faire demain à Ganges. Nous, on n'empêche pas le président de venir, il faut qu'il nous permette de manifester.
Serge Ragazzacci - Secrétaire Départemental UD CGT 34
Sur Twitter, les syndicats d'enseignants appellent eux aussi à la mobilisation pour la venue du président et de son ministre "Non à la réforme des retraites ! Non au PACTE ! Oui à une revalorisation inconditionnelle des salaires !".
Pour la CGT, le tryptique revendicatif reste le même pour établir une nouvelle répartition des richesses en faisant : augmenter les salaires, réduire le temps de travail à 32 heures et retirer la réforme pour un passage à la retraite à 60 ans.