Dans un arrêt publié mardi, la cour administrative d'appel de Marseille a déclaré régulière la perquisition effectuée par les gendarmes dans la nuit du 22 au 23 novembre 2015 au domicile de l'imam Mohamed Khattabi à Montpellier.
La Cour administrative d'appel de Marseille indique que "la mesure de perquisition était fondée sur le comportement de M. K, imam, en raison de ses prêches anti-occidentaux, incitant au jihad et prônant l’usage de la violence et de ses références proches de celles prônées par l’organisation terroriste Daech, susceptibles de faire basculer des fidèles vers la radicalisation."La Cour rejette la requête de Mohamed Kattabi. Elle considère, en particulier, que "l’intéressé ne contredit pas efficacement l’ensemble des affirmations circonstanciées énoncées par les services de renseignements notamment sur la tenue depuis plusieurs années de propos favorables à la suppression de l’Etat d’Israël, contraires à l’égalité entre hommes et femmes, et valorisant la notion de « jihad ».
Prêches anti-occidentaux, incitant au jihad et prônant l’usage de la violence
"Elle relève aussi que M. K. se borne à une dénégation générale de son influence sur de jeunes individus susceptibles de se tourner vers une pratique violente et fondamentaliste, sans contredire autrement que par des attestations de fidèles fréquentant la mosquée, d’une valeur probante limitée, le fait qu’il tienne un discours susceptible d’inciter à la radicalisation."
L'imam Khattabi, soupçonné de tenir un discours radical, a été assigné à résidence le 23 novembre 2015, après une perquisition menée à son domicile ainsi qu'à la mosquée Aïcha. L'imam avait lui-même annoncé la perquisition sur les réseaux sociaux, appelant sa communauté à garder "son calme".
Imam à la Paillade
Mohamed Khattabi avait été recteur de la mosquée Averroès dans le quartier populaire de la Paillade avant d'en être évincé par l'association gérant la mosquée. Celle-ci avait jugé son discours incompatible avec les valeurs républicaines, lui reprochant un "double discours" alternant propos progressistes et discours inspirés du salafisme et des Frères musulmans.
M. Khattabi, qui nie ces accusations avait alors créé en 2014, un autre lieu de culte, la mosquée Aïcha, dans une ancienne salle des fêtes au sud de Montpellier.