Il est organisé par l'association "L'éloquence de la différence" en collaboration avec l'université de Montpellier, le CNRS, et des orthophonistes et des personnes atteintes de bégaiement. La finale aura lieu le 24 février. Un concours qui résonne comme une leçon de courage et d'acceptation de soi.
"Voir le handicap comme une manière de sortir du lot et d'être entendu... L'assumer pour en faire un allié", c'est l'enjeu du concours Line, 41 ans, mère de deux enfants et prix du jury en 2020.
C'est la philosophie du concours : "Quelle que soit votre vulnérabilité, s'accepter et oser affronter ses peurs change une vie". Il est possible d'être bègue et orateur, c'est la force du concours "L'éloquence du bégaiement" dont la finale se tiendra samedi 24 février 2024 au centre Rabelais à Montpellier.
Les candidats ont suivi plus de deux mois d'entraînement à travers des ateliers et des masters classes.
Sept candidats en lice
Sept sont en lice dont Youssef, 37 ans, agent de production, Michael, 34 ans, chef de projet dans l'administration et Laurie, 23 ans, en master de communication publique et politique.
"Je me suis inscrit au concours pour sortir de ma zone de confort. Parler devant du monde est un grand défi pour moi qui n'en ai pas l'habitude. Rencontrer d’autres personnes bègues et apprendre les difficultés qu'elles rencontrent au quotidien est précieux.
Je veux montrer qu'un bègue peut être éloquent à sa manière.
Youssef, candidat au concours d'éloquence
Échanger avec d'autres personnes atteintes de bégaiement, "pour se sentir moins seul", c'est aussi ce qu'attend Michaël, 34 ans chef de projet dans l'administration, autre candidat, bègue depuis l'enfance suite à une infirmité motrice cérébrale.
"Partager ses ressentis et se surpasser", c'est aussi l'objectif de Laurie une des candidates au concours. Ils s'affronteront en finale ce samedi 24 février.
Accepter son handicap pour le surmonter
Ce concours a été créé par Mounah Bizri, étudiant en école de commerce atteint de dysgraphie, dyspraxie, de bégaiement et d'un TDAH.
Malgré la terreur de s’exposer en public en train de bégayer, il persiste et comprend que la plus grande contrainte des personnes avec un handicap est celle qu’elles se fixent elles-mêmes et qu'il faut accepter son handicap pour s’accepter soi-même.
Le premier concours d’éloquence pour les personnes qui bégaient a eu lieu en 2019. Il a ensuite été lancé dans plusieurs villes de France.