Une cinquantaine de militantes féministes se sont rassemblées mercredi soir devant le tribunal judiciaire de Montpellier, au lendemain d'un nouveau féminicide. Un homme a tué son ex-femme d'une balle dans la tête, avant de se suicider. C'est le 22e féminicide en France depuis le 1er janvier, selon "Osez le Féminisme" qui organisait cette manifestation.
Mardi, elles étaient déjà une petite dizaine de femmes venues se réunir spontanément sur les lieux du drame : à 14 heures, le jour même, une scène d'horreur s'était déroulée sur le parvis du tribunal judiciaire de Montpellier : armé d'un revolver 357 magnum, un septuagénaire a tiré sur son ex-épouse de 66 ans et l'a tuée d'une balle dans la tête, avant de se suicider en retournant l'arme contre lui.
Ce mercredi, elles étaient une cinquantaine devant le tribunal de Montpellier, à l'appel du collectif "Osez le féminisme", qui souhaitait mener une action d’ampleur.
C’est un féminicide qui a choqué puisque ça s’est passé dans l’espace public, alors que d’habitude, ce sont des choses qui se passent au sein du foyer et qui ne sont pas visibles. Ça vient nous rappeler la réalité qui est que, tous les deux jours et demi, en France, il y a une femme qui est tuée par son compagnon ou son ex, et que rien ne fait baisser ce chiffre jusqu’à présent.
Sonia Salami, présidente de l'association "Osez le féminisme 34"
Le 22e féminicide en 2024
La scène a été filmée par le système de vidéo protection de la juridiction. "Le meurtrier attendait sa victime, assis sur un banc du parvis du tribunal. Dès qu’il a visualisé son ex-épouse qui arrivait, il s’est immédiatement levé, a sorti son arme, puis a fait feu sur elle, avant de retourner l’arme contre lui, un revolver 357 magnum, légalement détenu en sa qualité de tireur sportif au sein d’un club de tir de la région de Montpellier", a précisé ce mercredi le Parquet.
Divorcés depuis 2016, cet homme et cette femme avaient un rendez-vous devant le juge aux affaires familiales pour la "liquidation de leurs intérêts patrimoniaux", a précisé le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Belargent.
Il semble que c'est la vente de la maison familiale, située à Castelnau-le-Lez près de Montpellier, qui opposait les deux ex-époux, en procédure sur le sujet depuis 2019.
Ce mercredi soir, des dizaines de personnes ainsi que des élus locaux se sont rendus sur place. 22 paires de chaussures ont été déposées sur le parvis du Tribunal en hommage aux 22 femmes mortes sous les coups de leur compagnon, cette année.