Formé à Lens, passé par Nice et Sochaux, champion de France avec le RC Lens puis le Montpellier Hérault SC, Romain Pitau a hérité lundi du poste d'entraineur du MHSC. Il est ce samedi sur le banc pour sa première rencontre de coach principal face à Lyon.
"Il prend l'équipe jusqu'à la trêve. C'est à lui de faire ses preuves. On verra ensuite ce que l'on fait ou ce que l'on ne fait pas", a expliqué le président montpelliérain Laurent Nicollin. "Si cela se passe bien, la logique veut qu'il continue. Pour l'instant, il faut recréer de l'envie", a poursuivi le dirigeant, qui a fixé un objectif de six à huit points pour les quatre prochains matches devant Lyon, Rennes, Clermont et Reims.
Homme de l'ombre...
Homme de l'ombre projeté sur le devant de la scène alors que les résultats sont désastreux, Romain Pitau doit donc à la fois redresser la barre, alors que le MHSC a glissé à la 11e place, et prouver qu'il est taillé pour le rôle.
Mais le nouvel entraîneur, qui était adjoint de Dall'Oglio et qui possède le DEPF (diplôme d'entraîneur professionnel de football) depuis deux ans, connaît la règle du jeu. "Un ancien entraîneur m'a dit +dans le foot, il faut être au bon endroit, au bon moment. T'es au bon endroit+. Le bon moment m'appartient. C'est à moi d'insuffler une dynamique", assume-t-il.
L'ancien milieu de terrain défensif de Nice (2001-04), Sochaux (2004-2009) ou Montpellier (2009-2013) cherchera dans un premier temps à restaurer "l'esprit Paillade", du nom du quartier où le club s'est construit, et à apporter quelques "changements", sans "révolution".
"On va en effet insister sur l'état d'esprit. Il y a pas mal de qualité dans cette équipe, il manque un déclic, un supplément de quelque chose qui peut faire la différence", précise le nouvel entraîneur, accompagné de deux gardiens du temple, l'éternel adjoint Pascal Baills et Jean-Yves Hours, entraîneur des gardiens.
Il connaît les codes
"J'ai un staff 'pailladin' et cela me va bien", s'est félicité le président Nicollin. Car depuis son arrivée à Montpellier en 2009, comme joueur, puis comme formateur, Romain Pitau, formé à Lens, s'est vite fondu dans le moule d'un club méditerranéen parfois clanique. Capitaine durant deux ans, ce cadre du vestiaire, peu expansif, a adopté les codes de la maison, auxquels n'ont jamais adhéré Olivier Dall'Oglio et son staff.
Mais où se situent les principaux maux de Montpellier ? L'équipe d'Olivier Dall'Oglio affichait un déficit physique, une fragilité récurrente en défense, une faillite des cadres et souffrait d'une influence déclinante de son milieu, clé de voûte des six premiers mois réussis de l'Alésien.
Romain Pitau, lui, se veut pragmatique. "Le plus important est d'être efficace. Je vais plus insister sur la rigueur, la solidité, la nécessité d'être plus compact. On a retrouvé un peu de solidité défensive sur les derniers matches, on devra faire preuve de plus de caractère. Et, sur le plan offensif, on va devoir trouver plus de relations pour amener plus de générosité."
Tout comme Olivier Dall'Oglio, Pitau, qui a assuré la passerelle entre le centre de formation et l'effectif pro, veut aussi soigner le travail auprès des jeunes. "S'ils sont bons, ils joueront." Un état d'esprit rafraîchi, une identité affirmée et la fougue de la jeunesse vont-ils suffire pour durer au-delà d'un intérim ? Pitau ne se voile pas la face. "Le crédit, ce sont les résultats qui le donnent, on connaît tous la règle du jeu."
Avec AFP