"Fraudes massives au permis de conduire, usurpations d'identité", les inspecteurs du permis de conduire en grève contre le permis temporaire

Pour lutter contre "les fraudes massives, ventes de résultats favorables et délivrances d'attestations de complaisance", les inspecteurs du permis de conduire sont en grève ce lundi 3 octobre et se sont rassemblés à Montpellier. Ils refusent également le permis de conduire temporaire.

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La quasi-totalité des inspecteurs du permis de conduire, 15 inspecteurs sur les 18 que compte l'Hérault, se sont rassemblés devant la Maison de la Sécurité Routière à Montpellier ce lundi matin. Une journée de grève avec l'objectif de se faire entendre au Ministère de l'Intérieur.

Et les inspecteurs dénoncent d'emblée des fraudes massives aux examens du code la route.

Des fraudes massives et graves se sont développées : salles d’examen non-surveillées, absence de vérification d’identité, vente de résultats favorables, usurpations d’identité et délivrance d’attestations de complaisance.

Syndicat Snica FO

"Les fraudes se multiplient, soit quelqu'un d'autre se présente à l'examen, soit certains fabriquent des faux papiers de réussite en changeant le nom de la personne. Dans l'Hérault, le taux de fraude est de 5 %" explique Mélanie Vannier, déléguée régionale adjointe Occitanie Snica FO.

En cause, selon les syndicats, l'externalisation de leur métier. 

"L'externalisation, c'est la privatisation. En 2016, nous avons perdu la mission d'Etat de faire passer l'examen du code de la route. Aujourd'hui, ce sont des entreprises privées comme La Poste qui s'en chargent. Et il n'y a pas assez de vérifications d'identités ni de contrôles" précise-t-elle.

Moins de réussite à l'examen 

Autre constat, l'effondrement du taux de réussite aux examens. Pas moins de 2% par an.  Aujourd'hui, les élèves s'entrainent au code de la route en ligne, sans passer par la case auto-école.

Les élèves peuvent passer l'examen du code plusieurs fois dans la journée, c'est un peu au petit bonheur la chance, sans réelles connaissances du code de la route.

Mélanie Vannier, Snica FO.

"Il y a une méconnaissance préoccupante des règles élémentaires de circulation chez les apprentis conducteurs. Ainsi, le permis de conduire coûte plus cher aux usagers, car ils se voient désormais contraints de passer plusieurs fois un examen théorique désormais payant, et de prendre davantage de leçons pratiques en auto-école pour acquérir enfin les règles élémentaires de circulation" indique l'inspectrice.

Permis temporaire ? 

Un projet inquiète particulièrement les professionnels de la conduite : le permis temporaire, à l'instar de la Belgique. Ce permis probatoire "permettrait aux écoles de conduite de délivrer une attestation autorisant temporairement à conduire, dans l’attente d’un examen ultérieur réalisé par un inspecteur".

L'objectif serait de réduire le temps d'attente entre deux examens pour le candidat malheureux. Et les auto-écoles pourraient le délivrer systématiquement au bout de 20 h de leçons de conduite. 

"Les auto-écoles pourraient le délivrer quelque soit le niveau de l'élève. C'est dangereux ! Alors que de plus en plus d’adolescents roulent à deux-roues sans même avoir suivi de formation, que de plus en plus de candidats obtiennent le code de la route sans jamais l’avoir passé, et que de plus en plus de conducteurs obtiennent un permis de conduire sous une fausse identité, il est incompréhensible que le Ministère de l'Intérieur fasse le choix d’amplifier la fraude en France !" conclut-elle. 

Les inspecteurs en grève demandent l'arrêt de la privatisation de leurs missions et d'augmenter de 200 postes le nombre d'inspecteurs en France.

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