Lassés d'une situation qui, selon eux, se détériore depuis quelques mois, les agents de restauration du lycée Frédéric Bazille de Montpellier se sont mis en grève ce jeudi 10 octobre. Ils demandent à la région Occitanie, compétente en la matière, de meilleurs outils de travail et davantage de moyens humains.
"Il y a beaucoup de rénovations, la façade est belle mais l'arrière est très très vieux" . En quelques mots, Adrien Touzé, cuisinier du lycée agricole Bazille, résume à sa manière la situation de l'établissement faisant référence aux travaux d'embellissement. Et les raisons qui le poussent, lui et ses collègues, à faire grève, ce jeudi 10 octobre, à l'initiative de la CGT.
Du matériel vétuste et des conséquences
"Le matériel est vieux", explique-t-il. Avant de lister : "notre grosse vitrine froide est morte, à cause d'une fuite de gaz. On a fait les demandes pour en changer, mais on a obtenu aucune réponse. Sur les deux sauteuses, une seule fonctionne, idem pour les fours".
Fabien Malvy, le responsable de la restauration abonde : "Ce n'est plus du tout adapté au bon fonctionnement d'un service de restauration". Tous deux, comme l'ensemble des agents en cuisine, sont en grève aujourd'hui. Ils ont même été rejoints par des agents d'entretien, grévistes à 80 %.
"La plonge c'est le nœud du problème. Elle est archaïque", regrette une agente d'entretien, souvent chargée de cette mission. "Il y a eu plusieurs accidents du travail, des collègues sont tombés en arrêt maladie. Cela engendre le double du travail pour les autres collègues".
Un manque criant de personnel
Car, à en croire les agents, l'autre problème principal se situe là. Un manque d'agents en cuisine. "Alors qu'on devrait être cinq, on n'est que trois. On a dû fermer la cuisine deux jours, il y a deux semaines, regrette Adrien Touzé, par ailleurs membre du syndicat CFDT. En réponse, une recrue est arrivée. Mais c'est quelqu'un qui n'a jamais fait de cuisine et qui ne connaît pas les normes sanitaires qui nous incombent".
"Lundi, on avait 630 couverts, une masse de travail énorme, raconte le responsable de la restauration. Normalement, il faut un second, deux aides cuisinières, des plongeurs. Là, on se retrouve avec un seul aide voire pas du tout".
Des conditions de travail qui, à en croire les employés altèrent leur façon d'exercer. Et la qualité des repas servis. Adrien Touzé, passionné par son métier, se dit affecté par cette situation : "On achète de la viande issue de la région, le poisson vient de la criée du Grau du roi ou du Grau d'Agde, les fruits et légumes viennent de maraîchers autour de Montpellier. Les yaourts et le fromage sont bio. C'est un plaisir de cuisiner comme ça. Mais si ça continue, on ne pourra plus le faire. On se fera livrer des barquettes préparées par des cuisines centrales."
Pour l'heure, les grévistes espèrent que cette première mobilisation sera suivie d'effets, sur l'achat de matériel et de gestion du personnel.