Après la présentation par Elisabeth Borne de la réforme des retraites, les syndicats policiers, eux aussi, appellent à se mobiliser pour défendre leur régime spécial.
Le gouvernement a annoncé vouloir en finir avec les régimes spéciaux de retraites. Les policiers n'ont pas de régime mais un "statut spécial "chez les fonctionnaires. Ils sont considérés comme des fonctionnaires dits "actifs" et "superactifs". Un statut qui englobe les risques et la pénibilité liés au métier. Ils comptent bien se mobiliser pour conserver ce statut.
Défense du statut spécial
Les fonctionnaires de police bénéficient aussi de "la bonification du 1/5e" : un régime de retraite spécial qui leur fait gagner un an tous les cinq ans. 25 ans effectués correspondent à 30 ans de service. "Ce 5e n'est pas gratuit, on se paie et on surcotise et finalement ce privilège n'en est plus un. Sur une carrière, pour un gardien de la paix, cela peut représenter de 10 à 15 000 euros", précise Bruno Mengibar du syndicat de police SGP-FO.
"Jeudi nous manifesterons avec les autres fonctionnaires pour la défense de notre métier. Un métier particulier. Ce ne sont pas des revendications financières et catégorielles mais parce que policier c'est un métier à part et on se voit mal avançant dans la carrière, reculer encore plus."
Personne chez un policier ne peut imager faire du police-secours nuit à 65 ans.
Bruno Mengibar.Syndicat SGP police FO.
Deux ans de plus
Avant la réforme Fillon en 2003, un policier pouvait partir à 54 ans à taux plein avec 75 % de son salaire. Aujourd'hui pour avoir l'équivalence, il doit aller jusqu'à 59 ans et un trimestre. Sans parler de la réforme en cours. Celle-ci retarderait de deux ans leur droit au départ anticipé. Il passerait à 54 ans ou 59 ans selon le métier exercé, contre 52 et 57 ans actuellement.
"Ceux qui sont nés à partir de 1971 seront impactés par deux facteurs : le recul de l'âge de départ de 57 ans à 59 ans. A compter de l'année de naissance 1978, l'âge de départ passera de 57 à 59 ans et le nombre d'annuités de 42 actuellement passera à 43".
"Tout cela s'inscrit dans une incertitude pour notre futur et vient s'ajouter à la départementalisation de la police judiciaire", conclut Bruno Mengibar.
Tous les syndicats policiers ont appelé à manifester ce jeudi 19 janvier à Paris et en province.