Grève et manifestations contre la réforme des retraites : pourquoi la mobilisation du jeudi 16 février ne devrait pas être "massive"

La 5e journée de mobilisation contre la réforme des retraites devrait être moins suivie ce jeudi 16 février. Lassitude, résignation ou au contraire veillée d'arme avant le 7 mars, France 3 Occitanie a interrogé des syndicalistes et un sociologue.

Les syndicats appellent les Français à redescendre dans la rue ce jeudi 16 février. A l'aube de ce cinquième épisode de contestation de la réforme des retraites, il est question d’un possible essoufflement du mouvement. La participation aux grèves s’annonce en baisse. Selon les prévisions des syndicats, les perturbations seront limitées dans les transports et dans l’éducation.

Je ne pense pas que la mobilisation dans les écoles sera importante demain, pas massive comme en janvier.

Philippe Alberge

Secrétaire UNSA 34 éducation.

"Dans l'Hérault, on est à la veille des vacances scolaires et on a besoin de voir les enfants, de caler des choses avant de partir, explique Philippe Alberge, secrétaire UNSA 34 éducation. En revanche, le 7 mars, on reviendra tout juste des vacances donc on sera présents, il va y avoir du monde mobilisé dans les écoles".

Pour Matthijs Gardenier, docteur en sociologue de l’université de Montpellier, le mouvement social entamé en début d’année est conventionnel, plutôt classique et structuré. Ce chercheur dont les travaux portent sur l’action collective est formel, les mouvements qui aboutissent sont souvent courts, intenses et difficilement contrôlables par les organisateurs.

On est dans une grève d’opinion qui est différente des autres manifestations précédentes. On n’est pas dans un rapport de force pour l’instant, mais il est probable que le mouvement s’intensifie.

Matthijs Gardenier.

Docteur en sociologue de l’université de Montpellier.

Maintenir la pression

Donner une nouvelle dimension au mouvement, c’est déjà dans les tuyaux des instances syndicales. Car même si, les syndicats restent en ordre de bataille, ils ont déjà des projections pour la journée du 7 mars 2023.

Le mouvement ne faiblit pas. Le gouvernement fait le pari de la lassitude, mais on va profiter des semaines à venir pour l’intensifier. Le 7 mars, nous sommes prêts à mettre la France à l’arrêt dans tous les secteurs.

Serge Ragazzacci

Secrétaire général CGT 34

La population soutient le mouvement

Même si le nombre des manifestants faiblit, le mouvement perdure pour les syndicats. La pétition en ligne de l’intersyndicale contre la réforme des retraites dépasse depuis le 15 février 2023, le million de signatures.

Des travaux de recherche anglais, ont ainsi démontré que la vie démocratique est différente aujourd’hui. Les mouvements sociaux auraient de moins en moins d’impact pour les politiques. Résultat, les mobilisations ont vocation à se durcir et à se radicaliser.

Si avec les organisations syndicales on n’arrive pas à des avancées sociales, qui va s’en emparer ? Si les politiques n’écoutent pas la rue, que deviendront les revendications ? Cela peut être dangereux pour la suite du mouvement, notamment faire encourir un risque de radicalisation.

Franck Mary Montlaur

Secrétaire général FO 34

Samedi 11 février, entre 20 000 et 35 000 personnes étaient descendus dans la rue à Montpellier. Il s’agirait selon les syndicats de la plus grande manifestation depuis le début de mobilisation de la reforme contre les retraites. Reste maintenant à définir la participation de cette cinquième journée de grève.

 

 

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