Les premiers teufeurs sont arrivés vendredi soir, sur le causse d'Aumelas, situé au nord de la commune de Villeveyrac mais la fête devrait durer jusqu'à lundi soir. La gendarmerie alerte sur la dangerosité de circuler sur les routes et chemins menant au site et sur les risques d'incendie à cause de la sécheresse.
Le site isolé, immense et privé attire toujours autant les amateurs de rave party.
Pour ce week-end du 1er mai, le causse d'Aumelas a vu débarquer les premières voitures et les premiers teufeurs, vendredi soir, non loin du parc éolien. Un rassemblement illégal car contraire à l’arrêté préfectoral du 28 avril 2023 interdisant dans l’Hérault, du vendredi 28 avril au lundi 1er mai, les rassemblements festifs à caractère musical autres que ceux légalement déclarés ou autorisés.
3.000 teufeurs et 1.200 véhicules dimanche matin
Selon nos confrères de France bleu Hérault, c'est un berger qui a prévenu les gendarmes en voyant que les barrières pour garder son troupeau avaient été bougées.
Samedi matin, la gendarmerie comptabilisait déjà un bon millier de personnes et d'autres teufeurs sont arrivés toute la journée. Dimanche matin, ils étaient au moins 3.000.
Le site est grand, en pleine campagne. Il comprend de nombreux chemins d'accès, sans maison aux alentours. Pourtant, à une vingtaine de kilomètres, les habitants d'Aumelas perdent patience. Entre 5 et 10 rave-parties par an, c'est trop.
"Y en a ras la casquette. Toute la nuit, vous entendez boum boum boum ! Et c'est pareil durant 3 jours" explique une riverain. "La dernière rave-party de décembre, il y avait tellement de bruit et de décibels que les vitres des fenêtres de la maison tremblaient. Cela faisait gling gling gling du soir au matin et du matin au soir" s'agace un autre.
Nous sommes en période de sécheresse, les regroupements comme cela c'est dangereux déjà pour la faune, la flore et les nappes phréatiques sur une site Natura 2000 mais là il y a en plus le risque incendie. Un mégot et c'est le drame.
Ronny Poncé, maire d'Aumelas.
Le maire va déposer plainte.
De nombreux contrôles
La centaine de gendarmes mobilisés sur le dispositif depuis vendredi soir a établi 195 verbalisations, essentiellement pour des motifs liés au manquement au code de la route (dont 150 pour circulation sur une voie «Défense de la Forêt Contre les Incendies», 15 pour conduites sous stupéfiants, 2 sous l’empire d’un état alcoolique).
Les points de contrôles tenus par les militaires jusqu’à la nuit dernière ont laissé place ce dimanche matin à des patrouilles sur zone et dans les communes limitrophes afin de dissuader les participants souhaitant se rendre sur le site de la rave party.
L'amende est de 135€ pour participation à une manifestation illégale.
L’hélicoptère de la gendarmerie de l'Hérault réalise des survols réguliers pour appuyer les gendarmes au sol dans la réalisation des contrôles, la sécurisation des participants et la préservation du massif forestier.
Face à l’état de sécheresse et au risque incendie, une sensibilisation des organisateurs a été réalisée par les sapeurs-pompiers du SDIS 34 et les gendarmes. Des associations de prévention des risques sont également présentes sur site.
Un long week-end de musique
Selon la direction et la vitesse du vent, les nuisances sonores sont plus ou moins intenses pour les riverains du causse, notamment pour les habitants de Villeveyrac, Plaissan, Montbazin et Saint-Pargoire.
La crainte de la commune, c'est que le site Natura 2000 soit dégradé et souillé par de nombreux déchets comme ce fut le cas lors de la dernière rave party sur le site, c'était le 1er janvier 2023.