Les conseils communaux et départementaux disent non à l'application d'une future directive européenne visant à limiter le temps de travail des pompiers volontaires. Elle remettrait en cause tout le système de secours, particulièrement en zone rurale. Exemple dans les Hauts-Cantons de l'Hérault.
Saint-Pons-de-Thomières : ici 1 seul pompier professionnel et 40 volontaires. Ils sont agent municipal, cariste, éducatrice, enseignant, ou encore commerçant... Ils exercent toute sorte de métiers, mais pour tous être pompier volontaire est une vraie vocation, un choix de vie.
Julien travaille dans le commerce familial avec ses parents et sa soeur, mais lorsqu'il est d'astreinte, il sait qu'il peut être appelé à tout moment... Julien est pompier par vocation comme son père avant lui :
Quand j'étais petit, mon père m'emmenait à la caserne, aujourd'hui j'ai l'impression d'être utile à chaque fois que mon Bip sonne.
Un apport essentiel
La veille, aux alentours de Saint-Pons-de-Thomières, l'équipe de la caserne est intervenue pour secourir une personne âgée dans un accident de voiture. En tout, 12 pompiers volontaires et 4 véhicules de secours ont été mobilisés. Ici les sapeurs pompiers interviennent en moyenne deux à trois fois par jour.
Sans l'apport des pompiers volontaires en zone rurale, le système de secours pourrait être mis en danger.
Un repos compensateur obligatoire de 11 heures consécutives
Sauf qu'une directive européenne vise à professionnaliser le secteur, avec notamment un repos compensateur journalier obligatoire d'au moins 11 heures consécutives. Les communes et même le département de l'Hérault appellent au boycott de la mesure.
Si l'on prend l'exemple de notre dernière intervention, en 10 minutes nous avions douze pompiers volontaires prêts à intervenir. Parmi eux : un prof, un artisan, un commerçant... explique le Lieutenant Colonel Josian Cabrol.
Parmi les rares syndicats à soutenir la mesure européenne, le syndicat Sud des pompiers de l'Hérault. S'il reconnaît l'importance des pompiers volontaires à la campagne, il dénonce le recours aux pompiers volontaires en ville, dont les gardes sont programmées à l'avance.
Je ne vois pas pourquoi un pompier qui vient de faire une garde de 11 heures n'aurait pas le droit d 'aller se reposer alors qu'un pompier professionnel a ce droit" explique Fabrice Armand, adjudant CSP Sète - Secrétaire général SUD.
Comment financer la mesure ?
Une question reste sans réponse quant à l'application de la future directive européenne : celle du financement.
Les départements sont en première ligne et dénoncent un coût qui pourrait être très important : "Nous avons dans le département 700 pompiers professionnels pour 4.000 volontaires. Ca nous coûterait 25 millions d'euros supplémentaires. C'est pas possible" selon Kléber Mesquida, président du Conseil départemental de l'Hérault.
Le président du département compte solliciter l'Etat pour obtenir un régime dérogatoire qui permettrait de préserver le volontariat.