Éloi Rolland, jeune étudiant héraultais de 18 ans s'est volatilisé à Auckland en Nouvelle Zélande le 7 mars 2020. Ses parents qui habitent à Saint-Drezery près de Montpellier se battent pour poursuivre les recherches. Les autorités du pays envisagent de déclarer sa mort alors que le corps du jeune homme n'a jamais été retrouvé.
Qu'est-il arrivé à Eloi Rolland ? L'étudiant héraultais de 18 ans parti dans une école à Auckland en Nouvelle-Zélande n'a plus donné signe de vie depuis le 7 mars 2020. Thierry et Catherine, ses parents qui habitent à Saint-Drézéry dans l'Hérault remuent ciel et terre pour faire en sorte que l'enquête sur la disparition de leur fils reste ouverte. Dernièrement pourtant, ils ont reçu un mail de la part des autorités néo-zélandaises leur indiquant qu'elles envisageaient de mettre fin aux recherches et de le déclarer mort.
"C'est dur. Comment accepter l'inacceptable ? ", confie Catherine Rolland, à France 3 Occitanie.
On attend toujours la poursuite d'enquêtes ouvertes. On garde espoir.
Catherine RollandMère d'Eloi
"On attend toujours la poursuite d'enquêtes ouvertes. On garde espoir. Ils nous demandent de fournir des indices. Ils ont beaucoup travaillé et ils estiment que c'est suffisant. En plus il y a eu le COVID et ça a été pour nous la double peine", ajoute la mère de famille.
Pandémie mondiale
L'étudiant a rejoint en 2019 Education First, une école de langues de Britomart, près d'Auckland. Un an plus tard, il a le mal du pays et il veut rentrer en France. Le 7 mars, il quitte sa famille d'accueil et disparaît sur la route de Piha Beach. Elle déclarera sa disparition quatre jours plus tard. Le 17 mars, la France est confinée, la Nouvelle-Zélande le sera un peu plus tard, empêchant les recherches de se poursuivre normalement.
Carré noir
La Nouvelle Zélande ouvre cependant une enquête et lance un appel à témoins. En parallèle en France, les parents d'Eloi déposent plainte pour enlèvement et séquestration. Le matin de sa disparition, le jeune homme poste un carré noir sur sa page Facebook. La police néo-zélandaise conclut au suicide.
Contre-enquête journalistique
Bruno Dupuis, journaliste de France 2 s'intéresse à son tour à cette disparition. Il mène l'enquête. Il s'aperçoit que 5 autres personnes, dont les corps n'ont jamais été retrouvés ont mystérieusement disparu avant Eloi dans la même région et dans des circonstances similaires au cours des vingt dernières années. "Un étudiant chinois a disparu un an avant Eloi dans le même secteur. Pourtant, la police d’Auckland n’envisage aucun lien entre ces cas de disparition.
À l’évidence, les autorités locales ont à cœur de préserver le taux de criminalité parmi les plus bas du monde sur lequel ce petit État touristique communique abondamment.
Bruno DupuisJournaliste
Aucune coopération entre police française et néo-zélandaise ne se mettra en place. À 18 ans, en quelques mois, Eloi Rolland est déjà un cold case", commente Bruno Dupuis qui a tiré de cette affaire une série documentaire de plusieurs épisodes.
Il découvre également "une activité troublante sur les comptes numériques" du jeune homme 5 mois après sa disparition.
Connexions internet après sa disparition
"Des connexions ont eu lieu après sa disparition et on n'a pas encore pu les identifier correctement. On voudrait que ce soit davantage approfondi pour identifier leur origine. Des demandes peuvent encore être faites aux opérateurs. Des recherches peuvent aussi encore être faites sur place car on n'a pas retrouvé ses affaires.
Homicide, accident. Dans la zone où il a disparu, il y a aussi un barrage qui n'a jamais été sondé.
Catherine Rolland
Un témoignage retrouvé par Bruno Dupuis d'une Française qui se trouvait sur place n'a pas été exploité, tout comme ceux de personnes qui se trouvaient dans un camping à proximité ", ajoute Catherine Rolland.
Sur place, nous avons participé à un reportage sur les disparus de Piha réalisé par des Néo-Zélandais. Des personnes là-bas se posent toujours aussi beaucoup de questions.
On aimerait qu'il y ait des compléments d'enquête vraiment approfondis. Il y a tellement de pistes possibles. Tout reste ouvert.
Catherine Rolland
La famille du jeune homme garde espoir et compte sur la bienveillance et la vigilance de personnes sur place pour les aider à faire toute la lumière sur la disparition d'Eloi.