Le maire PS de Montpellier, qui est aussi professeur d'histoire, a pris position sur l'interdiction de porter l'abaya à l'école. Michaël Delafosse estime que cet habit très ample, porté par les jeunes filles, va à l'encontre du principe de laïcité. Il soutien la décision du ministre de l'Education, Gabriel Attal.
Depuis l'annonce de l'interdiction du port de ce vêtement très ample à l'école par le nouveau ministre de l'Education, Gabriel Attal, la polémique sur l'abaya enfle, sur les réseaux sociaux, entre autres.
Ainsi, le maire de Montpellier a pris position en faveur de cette interdiction gouvernementale sur le réseau social "X" (ancien Twitter) où l'on peut lire :
Le principe de laïcité doit être affirmé avec clarté. La loi de 2004 interdit les symboles religieux dans le cadre scolaire. Le prosélytisme religieux n’y a pas sa place. La prise de position du ministre ferme sur les abayas est un signal très important qui doit dire consensus.
Michaël Delafosse, maire de Montpellier
Le jeu de l'extrême droite ?
Une position que ne partage pas René Revol, maire LFI de Grabels et vice-président de la métropole pour qui "chercher à instaurer une police du vêtement d’un autre âge (et) va à rebours des principes fondamentaux de la laïcité".
Cet élu héraultais, proche de Jean Luc Mélanchon, estime que c'est une "polémique qui ne fait que renforcer l’extrême droite et stigmatiser une fois de plus la population musulmane."
Manuel Bompard, le coordinateur de la France insoumise a par ailleurs annoncé, ce mardi sur France 2, qu'il allait proposer à son groupe parlementaire d'attaquer cette nouvelle réglementation vestimentaire devant le Conseil d'État.
L'abaya, c'est quoi ?
L'abaya, vêtement traditionnel couvrant venu du golfe Persique, peut être perçu comme un signe ostensiblement religieux. Ample et léger, l'abaya, qui signifie signifie « toge » ou « manteau » en arabe, se porte des épaules jusqu’aux pieds, mais ne couvre pas le visage.
Souvent porté par les jeunes filles et les femmes, l'abaya, qui affiche des couleurs pardois éclatantes est devenu très à la mode dans les établissemements scolaires.
Selon Le Monde, les signalements d’atteinte à la laïcité en milieu scolaire sont en augmentation depuis un an (4710 en 2022-2023, contre 2167 l’année précédente).
Plus de 40% des remontées mensuelles auprès des services de l’Etat concernent des tenues comme la djellaba pour les hommes ou l’abaya pour les femmes.
Mais ces remontées ne concerneraient que quelques 150 établissements, sur plusieurs milliers de collèges et lycées.