Témoignage. Interdiction de l'abaya : "Il y avait les profs pour et les profs contre. Maintenant la règle est claire"

Publié le Mis à jour le Écrit par Cécile Frechinos
partager cet article :

Gabriel Attal, le ministre de l'Education Nationale a annoncé dimanche l'interdiction du port de l'abaya à l'école. Jusqu'à présent, ce vêtement était toléré dans certains collèges et lycées, et banni dans d’autres. France 3 Occitanie a recueilli le témoignage d'un enseignant dans l'académie de Toulouse où l'abaya avait semé la discorde au sein de son lycée.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

" Je ne veux pas faire de commentaire. Je ne souhaite pas que cette polémique refasse surface. Les tensions ont été trop vives à ce sujet"

Lorsque France 3 Occitanie a contacté Emmanuel * sa réaction a été sans appel. Ce professeur d'histoire-géographie dans un lycée de l'académie de Toulouse était encore traumatisé par une année scolaire 2022-2023 douloureuse. 

Ce qui a troublé la quiétude de son établissement ? Les désaccords au sein de la communauté enseignante sur le port de l'abaya. Cette robe longue portée par des élèves musulmanes.  

Finalement sous couvert d'anonymat, cet enseignant a accepté de réagir suite à l'annonce faite dimanche par le ministre de l'Education Nationale et de la Jeunesse. 

Maintenant la règle est claire on va pouvoir l'appliquer sereinement. Les demi-mesures c'est inapplicable, ingérable!

Emmanuel, professeur d'histoire-géographie

Gabriel Attal, le ministre de l'Education Nationale a en effet annoncé ce dimanche l'interdiction du port de l'abaya à l'école. Jusqu'à présent les directeurs d'établissement disposaient d’une marge d’interprétation, l’abaya étant tolérée dans certains collèges et lycées, et bannie dans d’autres.

Un dialogue impossible 

" Il y avait les profs pour et les profs contre. Le dialogue était devenu impossible entre eux. La salle des professeurs est devenue déserte. L'ambiance délétère. Et cela a gêné la collaboration au sein du corps enseignant ", se souvient tristement l'enseignant. 

L'annonce du ministre de l'Education Nationale et de la jeunesse est donc une excellente nouvelle selon cet enseignant. 

"Ce qui crée le conflit, c’est le flou sur la règle" a déclaré Gabriel Attal. L’interdiction des vêtements comme l’abaya ou le qamis (longue tunique portée par les garçons) doit permettre aux chefs d’établissements "d’avoir une ligne plus claire au niveau national".

"Samuel Paty est bien sûr dans toutes les mémoires"

Dans l'établissement d'Emmanuel, l'engouement pour cet habit traditionnel a débuté il y a environ 6 ans et concerne une dizaine d'élèves. 

Face à la montée de ce phénomène, des enseignants ont manifesté leur désapprobation. Une prise de position qui leur a valu d'être dénoncés sur les réseaux sociaux. 

"Leurs noms et prénoms ont été divulgués sur la toile par des élèves. Les enseignants ont été très affectés. L'affaire Samuel Paty est bien sûr dans toutes les têtes", se désole le professeur. 

Emmanuel souhaite donc que cette mesure apaise le climat sous tension de l'année scolaire précédente. 

Mais les atteintes à la laïcité restent un sujet très épineux dans l'Education Nationale. Gabriel Attal a promis d'en faire son cheval de bataille.

De son côté, le Rectorat de l'Académie de Toulouse n'a pas souhaité faire de commentaire suite aux annonces du ministre. 

*prénom modifié 

Qu’avez-vous pensé de ce témoignage ?
Cela pourrait vous intéresser :
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité