Alors qu’elles collaient de nuit des affiches contre les féminicides, tout près du CHU de Montpellier, 4 militantes féministes ont été percutées volontairement, dimanche, par un automobiliste. Sous le choc, l’une d’entre elles a accepté de témoigner.
Laureline porte encore les stigmates de l'agression qu'elle a subi dimanche dernier avec 3 autres colleuses d'affiches.
Un automobiliste leur a foncé dessus, sur un pont de Montpellier, vers 23h20.
Une voiture s'est arrêtée. Le conducteur était un homme. Il nous a dit : "je m'appelle Satan et j'ai violé la femme de Dieu. Je vais vous violer vous aussi". Après de longues minutes, il a fini par partir.
Mais avant de redémarrer, il leur promet de revenir "pour s'occuper d'elles".
Une situation violente et traumatisante
10 minutes plus tard, l'individu met ses menaces à exécution. Il revient sur le pont en voiture et accélère, fonçant sur les 4 jeunes femmes qu'il heurte violemment sur le trottoir.Les 4 victimes sont blessées aux jambes et aux cuisses.
Le conducteur de la voiture qui a pris la fuite après les faits est toujours recherché par la police.
On a eu très peur. Il a vraiment voulu nous tuer. Son visage était rempli de haine et aveuglé par la colère...
Pourquoi ce geste fou ?
Les 4 victimes ne le savent pas. Mais outre les blessures physiques, les jeunes femmes ont été choquées et traumatisées. Elles sont suivies depuis dimanche par un psychologue.Les autres membres du collectif féministe sont également sous le choc.
"Souvent les gens nous interpellent verbalement... mais cela ne va jamais jusqu'à une tentative de féminicide" explique une militante.
Ces intimidations sexistes n'arrêteront pas les actions de collage du collectif qui lutte contre les féminicides.On se bat pour une cause et en fait , on se retrouve attaqué car on veut et on ose libérer la parole. Cet acte est doublement condamnable.
Depuis le début de l'année 2020, au moins 47 féminicides se sont produits, en France, selon un décompte mené par l'AFP. En 2019, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex, 25 de plus qu'en 2018.