Qu'ils soient étudiants ou travailleurs, les jeunes ont été particulièrement touchés par les conséquences économiques de la crise sanitaire. Différents dispositifs existent pour leur venir en aide.
Un tiers des étudiants s'est trouvé à court d'argent pendant le premier confinement. Un étudiant sur cinq a même dû se priver de produits de première nécessité, selon une enquête de l'Observatoire de la Vie Etudiante.
Le second confinement prolonge et accentue cette précarité.
Alors que la moitié des étudiants français travaille en parallèle de ses études, nombre de "petits boulots" ont été suspendus. Cette rupture a fragilisé la situation économique de ces jeunes aux revenus modestes.
Face à ce constat alarmant, l'université Paul Valéry de Montpellier a annoncé cette semaine l'instauration d'une aide financière exceptionnelle.
Une aide au loyer de 200€ à l'université Paul Valéry
D'un montant forfaitaire de 200€ par mois, elle s'adresse aux étudiants ayant perdu leur emploi (ou dont les parents ont perdu leur emploi) durant ce second confinement.Un dispositif salué par le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM), qui détaille sur Twitter la démarche à suivre pour en bénéficier.
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— SCUM - Montpellier (@scum34) November 26, 2020
L’université Paul Valéry vient de mettre en place une aide financière de 200 € pour les étudiants qui ont perdu leur emploi à cause durant le reconfinement.
Pour faire ta demande, il faut envoyer par e-mail les informations suivantes à aide-perte-emploi@univ-montp3.fr : pic.twitter.com/Gbql2dAHo2
Mais au-delà des étudiants, c'est toute la jeune génération qui paie un lourd tribut face au Covid.
Une précarité accrue
Trois jeunes sur quatre ont rencontré des difficultés financières pendant la crise sanitaire, selon une enquête de l'Ipsos, menée avec la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes) auprès des 18-25 ans. Pour les travailleurs, l'insertion sur le marché de l'emploi est devenue encore plus laborieuse. Dans les secteurs paralysés de l'économie, difficile de proposer des stages ou d'embaucher.C'est ce que constate Aïcha Baghaz, co-directrice de l'Association Humanitaire de Montpellier, qui assure chaque soir des distributions alimentaires gratuites.
Depuis quelques mois, on voit de plus en plus d'étudiants, qui ont perdu leur petit boulot, ou des jeunes travailleurs en fin de CDD.
"À l'origine, notre association servait plutôt des personnes sans domicile fixe. Mais le public a changé, il y a beaucoup plus de jeunes", observe-t-elle. "Jusque là ils s'en sortaient tout juste en travaillant, mais maintenant ils doivent demander de l'aide alimentaire."
150€ supplémentaires pour les bénéficiaires des APL, du RSA et des bourses
Ce vendredi 27 novembre, une aide exceptionnelle de 150€ sera versée aux allocataires du revenu de solidarité active (RSA) et de l'allocation solidarité spécifique (ASS).Les jeunes de moins de 25 ans (apprentis, étudiants salariés ou non-étudiants) qui ont perçu une aide personnelle au logement (APL) en septembre ou en octobre recevront également cette aide de 150 euros.
Au début du mois de décembre, les étudiants boursiers recevront le même montant de la part du Crous.
En tout, 1,3 million de jeunes sont concernés.
Quel que soit l'organisme, le versement de cette aide est automatique et n'implique aucune démarche particulière.
Les aides ponctuelles du Crous
Pour les étudiants qui rencontrent des problèmes financiers, d'autres dispositifs existent.L’Aide Spécifique Allocation Ponctuelle (ASAP) s'adresse aux étudiants français et étrangers qui rencontrent des difficultés financières graves, mais passagères. Son montant varie selon chaque situation. Pour la percevoir, il faut prendre rendez-vous avec le service social du Crous.
En montant un dossier avec une assistante sociale, les étudiants précaires peuvent également bénéficier d'une aide issue du Fonds de solidarité au développement des initiatives Etudiantes (FSDIE).
Plus de moyens pour le plan "1 jeune, 1 solution"
Lors de sa prise de parole de mardi 24 novembre, le président de la République a annoncé une augmentation des moyens accordés au plan "1 jeune, 1 solution".Mis en place au mois de juillet, ce dispositif ambitionne de faciliter l'embauche des jeunes en aidant les entreprises. En Occitanie, la "Semaine des solutions" a été organisée du 23 au 27 novembre. Il faudra attendre plusieurs mois pour voir les résultats de l'opération.