L'Atrium, c'est un équipement unique en son genre dans l'hexagone. Ce bâtiment ultramoderne abrite la nouvelle bibliothèque universitaire de la fac Paul Valéry à Montpellier. Un lieu atypique ouvert à tous, que l'on soit étudiant ou pas, et qui sera bientot desservi par la ligne 5 du tram de Montpellier.
Unique en France, la nouvelle bibliothèque universitaire ultramoderne de l’université Paul Valéry a ouvert ses portes en avril à Montpellier.
Depuis lors, l’Atrium ne désemplit pas : on rencontre des étudiants partout dans ce vaisseau de verre de 15 000 m2 qui dresse fièrement ses trois étages à l’entrée du campus de la fac de Lettres.
Au rez-de-chaussée, dans un univers d'étonnantes courbes blanches et lisses, des étudiants travaillent assis en tailleur à même le sol, comme Maélys, qui aime venir réviser dans cet espace nommé le "Surf" par les architectes :
"J’habite au Crous donc c’est beaucoup plus petit, j’ai juste un petit bureau. Le fait que tout le monde travaille autour de moi, ça me donne envie de travailler alors que si je suis chez moi, j’ai des livres, des jeux vidéo et ça risque de me distraire", affirme cette étudiante en première année de Cinéma.
Une bibliothèque accessible à tous
Wifi à tous les étages, prises électriques, ordinateurs en libre service, l’Atrium répond aux besoins des étudiants en cette époque ultra-connectée. Côté livres et documents classiques, on compte ici des kilomètres de rayonnages.
Il aura fallu quatre mois pour tout transférer de l’ancienne bibliothèque universitaire, datant des années 70. "Ce qui est vraiment intéressant, c’est qu’on a déployé la quasi-totalité des collections de la bibliothèque. Notre université possède 700 000 documents et les trois quarts sont à disposition en libre accès dans des espaces qui ont été scénographiés en fonction des thèmes", explique Marc Dumont, directeur de cette nouvelle bibliothèque universitaire.
Étudiants en lettres, en science ou encore en médecine, constituent le gros des troupes qui peuplent cet immense bâtiment vitré à 80%, ouvert en semaine de 8h30 à 22h30.
Mais ce lieu est aussi ouvert à tous les habitants de l’aggo montpelliéraine, gratuitement. Vous avez le droit d'y pénétrer et de vous installer dans l'espace de votre choix pour bouquiner.
Si vous voulez emprunter un ouvrage, là, en revanche, il faudra s'inscrire, créer une carte de lecteur et débourser 34 euros à l'année. Pour le moment, l'Atrium compte près de 500 lecteurs extérieurs.
Répondre à une nouvelle façon d'étudier
L’Atrium propose, en plus, différents espaces de travail, dispersés dans ses trois étages : des boxes de deux à quatre places, des salles indépendantes à réserver à l'avance, mais aussi des salons plus informels qui font la joie de certains étudiants comme Milan, en licence de cinéma.
Moi, mon endroit préféré, c’est le troisième étage, l’espace silence où il y a des vraiment des poufs très confortables, çà, c’est une pépite !
Milan, étudiant en 3e année de cinéma
Ces fauteuils moelleux se trouvent en haut de l'Atrium, devant une grande baie vitrée. Là, il est interdit de parler ! Ce grand espace est réservé aux personnes qui recherchent le silence total pour étudier ou reprendre des forces, en faisant la sieste.
"Cela, c’est complètement nouveau", souligne en souriant Marc Dumont, le directeur de la B.U. "et c’est très réussi parce qu'une bibliothèque, c’est un endroit où on peut travailler de façon classique, mais c’est aussi un moment où on peut accepter, à partir du moment où personne n’est gêné, que des gens dorment d’autant que c’est très calme et qu’ils ne ronflent pas !"
16 ans de gestation pour l'Atrium
Ce grand paquebot, qui connaît un franc succès auprès des étudiants de Montpellier, aura coûté 56 millions d’euros, au total. Un choix validé par l’Etat il y a une quinzaine d’années, dans le cadre du Plan Campus destiné à moderniser les sites universitaires.
Cette époque semble bien lointaine pour Anne Fraïsse, la présidente de l'Université Paul Valéry, car aujourd'hui, la fac de lettres peine à trouver des fonds pour fonctionner.
"L'État était capable de faire de grandes choses, il y a 16 ans quand on a gagné l’opération Campus, encore faut-il maintenant arriver à faire tourner l'Atrium et payer les factures. S’il n’est rien fait en fin d’année 25, on sera en difficulté pour payer les salaires. C’est la troisième année que la rectrice nous refuse le budget et on doit à chaque fois renégocier avec le ministère pour obtenir une rallonge. Je ne peux pas annoncer aux étudiants qui vont arriver en première année, en 2025 : désolée, vous repassez l’année prochaine parce que je n’ai plus d’argent !", affirmait Anne Fraïsse, lors d'une manifestation avec les salariés de Paul Valéry, organisée mardi 4 décembre 2024, devant le batiment tout neuf.
Pour le moment, 8000 personnes fréquentent chaque jour la nouvelle bibilothèque universitaire. Un succès qui devrait encore s'accroître l'an prochain, avec l'arrivée de la ligne 5 du tramway, au pied de l'Atrium.