Le torréfacteur italien Lavazza annonce avoir soumis une offre en vue de l'acquisition de la marque Carte Noire, très présente en France, auprès du groupe Koninklijke Douwe Egberts. Ce qui signifie que l'usine de Lavérune et ses 149 salariés passeraient dans le giron de la marque italienne.
Le torréfacteur italien Lavazza veut racheter la marque Carte Noire, très présente en France, auprès du groupe Koninklijke Douwe Egberts.
La transaction envisagée comprendrait "les actifs liés à la marque Carte Noire dans l'Espace économique européen (EEA), à l'exception du café instantané, des T-Discs (dosettes), et des activités de la gamme professionnelle", précise Lavazza dans un communiqué, sans révéler le montant de son offre.
Selon le site du quotidien Les Echos, qui présente l'affaire comme d'ores et déjà conclue, ce montant serait d'un peu moins de 800 millions d'euros. Lavazza note pour sa part que l'opération reste soumise "à information et consultation des représentants du personnel concernés et à l'approbation de la Commission Européenne et de l'Autorité française de la concurrence".
Le groupe italien souligne en outre que Carte Noire est "leader sur le marché français du café avec environ 20% de la vente au détail" et que cette "acquisition stratégique" va lui permettre de "faire un important pas en avant pour devenir une entreprise mondiale".
Reportage d'Armelle Goyon et Brunon Pansiot-Villon.
Quid de l'usine de Lavérune dans l'Hérault ?
Dans le cadre de la transaction proposée, Lavazza envisage également l'acquisition de l'usine Lavérune, située en Languedoc-Roussillon,
qui continuerait à produire les produits Carte Noire compris dans le périmètre, précise le groupe.
A Lavérune le responsable de la communication de l'entreprise Kraft foods explique que "cette cession si elle est confirmée n'aura aucun impact sur l'activité et le nombre de salariés (un peu moins de 150)".
Les salariés avaient fait part de leur inquiétude en janvier dernier au moment où Bruxelles demandait le rachat de l'usine "carte Noire" pour des questions de respect des lois de la concurrence.
Joint par téléphone Bruno Hilaire élu au CE estime que la cession est effective. Il reste prudent quant aux intentions des nouveaux propriétaires italiens. "Une délocalisation est peu probable car nous sommes les seuls dépositaires de la technologie ultra moderne des paquets carte noire avec valve de garantie et le café, la matière première, arrive des ports de Marseille et Sète". Reste la production de 50 000 t/ an qui descendrait à 32 000 t selon le représentant des salariés.
L'usine produit le café en poudre mais aussi des dosettes compatibles avec les marques de machines à café. Une nouvelle forme de dosette pourrait venir s'ajouter à la production actuelle selon Bruno Hilaire.
Dernière note optimiste : "Les négociations engagées permettront de garantir l'emploi pour deux ans", ajoute le syndicaliste.
La cession de Carte Noire vise à respecter les exigences de la Commission européenne en matière de concurrence dans le cadre du projet de fusion des groupes agroalimentaires américain Mondelez et néerlandais Douwe Egberts Master Blenders (DEMB) annoncé en 2014.