L'association montpelliéraine d'accompagnement de jeunes LGBT+ en rupture familiale est mise en cause pour de graves manquements dans son fonctionnement. Une enquête a été ouverte contre X, fait savoir ce jeudi le parquet de Montpellier, confirmant une information de Mediapart.
Deux mois et demi après les révélations de Mediapart concernant d’importants dysfonctionnements au sein du Refuge, association de soutien aux jeunes LGBT+, le parquet de Montpellier confirme, ce jeudi 25 février, l’ouverture d’une enquête contre X sans précision sur la nature des faits concernés.
La veille, un article du site d’investigations dévoilait l’information qui fait suite, selon ses journalistes, à des signalements dans le sillage du rapport d’audit rendu mi-février.
Le parquet de Montpellier ouvre une enquête concernant la direction de la fondation Le Refuge.
— David Perrotin (@davidperrotin) February 24, 2021
Cela concerne un viol qui aurait eu lieu et qui n’aurait pas été signalé à la justice et l’envoi de photos à caractère sexuel à un jeune par Nicolas Noguier https://t.co/gVx6kOMEH0
Un audit et des dysfonctionnements
La fondation, née en 2003 à Montpellier, est aujourd’hui implantée dans une vingtaine de villes en France. Elle se charge d’offrir une écoute, un accueil voire un hébergement à des jeunes victimes d'homophobie ou de transphobie rejetés par leur famille - 474 personnes auraient ainsi été accompagnées en 2019.
À la suite des premiers articles pointant notamment des pratiques managériales agressives, un cabinet indépendant avait été mandaté pour audit. Ses conclusions faisaient état d’un "fonctionnement totalement artisanal" basé sur "des communications informelles, des relations interpersonnelles et une concentration des prises de décisions sur quelques acteurs".
Le rapport relève également "un climat de défiance et un mal-être au travail", ou encore des défauts de consentement au droit à l’image des jeunes dans la communication.
Le conseil d’administration de la fondation avait alors annoncé une série de mesures comme la mutualisation avec d’autres associations des moyens alloués aux lignes d’écoute ou la nomination d’un médiateur externe. Le président et fondateur du Refuge, Nicolas Noguier, avait démissionné, tandis que son compagnon, Frédéric Gal, quittait également ses fonctions de directeur général.