Depuis quelques mois, de fortes tensions sont apparues entre direction et salariés des antennes de Montpellier (Hérault) et de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales) du centre de ressources, d'expertise et de performance sportive (CREPS).

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Les CREPS (Centres régionaux d'expertise et de performance sportive) sont au cœur du sport de haut niveau depuis plus de 80 ans. Il en existe dix-sept en France, répartis sur tout le territoire. Ces centres proposent des installations sportives pour les athlètes de haut niveau, des entraineurs experts ainsi que des formations dédiés aux métiers du sport.

Le Creps de Montpellier se répartit sur deux sites distincts, dans deux départements : à Montpellier (Hérault) et à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales). Et l'ambiance sur les deux antennes se serait fortement dégradée depuis deux ans, et l'arrivée d'un nouveau directeur de la structure.

Un rapport du médecin de prévention en 2020 faisait état d'une "augmentation du nombre de situations individuelles signalant une dégradation rapide de leurs conditions de travail, aboutissant au mieux à un mal-être au travail, une démotivation, un départ anticipé en retraite, au pire à une altération variable de leur état de santé psychologique avec arrêt de travail et prise en charge médico-psychologique."

"Plusieurs personnes ont été poussées vers la porte. Beaucoup se sont retrouvées isolées et ont subi en silence. Mais ce licenciement, c'est la goutte de trop," explique Raphaël Millon, porte-parole du syndicat Solidaires Jeunesse et Sports, qui assite les salariés depuis quelques mois.

Une version que la direction nie en bloc : "Il n'y a pas de conflit social chez nous. Il y a des situations de tensions, des situations conflictuelles liées à un ou deux salariés," explique Antoine Le Bellec, le directeur adjoint du Creps de Montpellier quoi dirige plus particulièrement l'antenne de Font-Romeu. Antoine Le Bellec estime avoir été victime d'"une attaque syndicale assez forte, d'une organisation non-représentative dans l'établissement".

Le licenciement en question , c'est celui d'un kinésithérapeute/ostéopathe, un contractuel en poste depuis 28 ans à Font-Romeu. Une personne respectée par ses collègues mais aussi par les sportifs : il était notamment dans la délégation française aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. D'après le syndicaliste, son profil déplait à la direction qui souhaite donc s'en séparer.

Une médiation contestée

Le 28 mars, le salarié était donc convoqué pour une médiation : "Quand je suis arrivé pour assister le salarié, il y avait deux avocats qui lui ont proposé un licenciement pour faute. Ce n'était pas vraiment une médiation !", observe Raphaël Millon. Pour Antoine Le Bellec, cette réunion avait bien pour objectif la concertation : "On a pris des avocats pour avoir une analyse juridique précise. Il lui ont expliqué, après un échange, qu'il risquait effectivement un licenciement." 

La direction reproche au kinésithérapeute un conflit d'intérêt : le cumul de ses fonctions au CREPS avec son activité libérale, quand bien même la direction lui avait donné son accord par écrit pour mener les deux de front ! Mais la direction conteste la validité de cette autorisation. Et met en avant notamment une pétition signée par 30 des 42 salariés du site de Font-Romeu dénonçant "le contenu du tract diffamatoire répandu par le syndicat Solidaires Jeunesse et Sports."

En tous cas, lors d'un nouvel entretien entre la direction et le kinésithérapeute ce mercredi 27 avril, une petite vingtaine de personnes a tenu à manifester son soutien au salarié en l'accueillant à la sortie.

Un syndicat Solidaires qui a saisi l'autorité de tutelle du Creps, le ministère de la jeunesse et des sports. Celui-ci a diligenté une enquête de l'Inspection santé et sécurité au travail.

Raphaël Millon indique être en contact direct avec le directeur des Sports du ministère. Sollicité par mail et téléphone, le ministère nous indique "être parfaitement au fait de la situation." Des auditions ont été menées, d'autres sont prévues pour "identifier les problèmes". Le ministère de la jeunesse et des sports "n'exclut aucune solution". L'institution précise enfin, qu'"il n'est pas question de licenciement." De son côté, le Creps indique être encore en pleine réflexion sur la suite à donner à la procédure engagée.

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