Le documentaire "They shot the piano player" de Fernando Trueba et Javier Mariscal est en lice pour les Goya, les César espagnols samedi. Un film hybride entre documentaire, animation et enquête policière. Une grande partie du film a été produite à Montpellier chez "Les fées spéciales".
C'est un des événements cinématographiques de ce début d'année. Un journaliste passionné de jazz tente de découvrir ce qui est arrivé à un pianiste brésilien qui a disparu brutalement dans les années 70 en plein âge d'or de la Bossa-nova. Pour résoudre ce mystère, les réalisateurs de ce docufiction ont choisi l'animation. Et c'est dans un studio de Montpellier, "Les fées spéciales", qu'une grande partie du film a été créée.
Sublimer, faire vivre le décor
Les Fées spéciales se sont penchées sur le berceau du "Piano player" pour réaliser le "compositing" : c’est l’assemblage de toutes les couches de travail créées par les autres studios partenaires du projet, tels que les personnages et les décors, auxquels ils ont apporté une ambiance, notamment par la lumière, en plus. "On va récupérer le travail des différentes équipes et rajouter les fenêtres qui brillent, les étoiles filantes. C'est ce qui donne de la vie au décor, le rend moins figé", explique Flavio Perez, directeur technique du studio d'animation "Les fées spéciales", à Montpellier.
Quelques mois après avoir bouclé le film, le réalisateur a accepté de reprendre contact avec l'équipe à la demande de notre équipe de reportage, Sébastien Banus et Yannick Le Teurnier.
Fernando Trueba est un personnage majeur du cinéma espagnol. Le Madrilène a déjà reçu un Oscar pour son film la Belle époque et plusieurs Goyas, les césars espagnols. Avec "They shot the piano player", il réalise son deuxième film d'animation après le très remarqué Chico et Rita en 2010.
"Avoir découvert les possibilités d'animation m'a fait un jour penser : 'et si on faisait ça en animation ?' Et alors je me suis dit : c'est une sottise et dans une semaine tu ne te rappelleras plus et cette idée stupide et il s'est passé le contraire", sourit Fernando Trueba.
Cinéma engagé
Après le combat contre le Franquisme avec Josep ou une fable pour la mixité et le féminisme avec Dilili à Paris, la nouvelle aventure des fées spéciales nous projette au cœur des exactions des juntes militaires sud-américaines. Presque une habitude.
"Ce sont des films engagés qu'il faut accompagner. Artistique, politique tout se rejoint."
On est là pour mettre notre savoir-faire au service de belles histoires qui nous apportent en tant que citoyens et humains.
Eric Serre, directeur artistique "Les Fées Spéciales", studio d'animation Montpellier
"Le propos de ce pianiste disparu et pourtant très présent nous a interpellés et c'est ce genre de projets que l'on aime accompagner au sein des fées spéciales", explique Eric Serre, directeur artistique du studio.
Un film avec Michel Hazanavicius
La preuve, le prochain long métrage auquel le studio participe est le film événement de Michel Hazanavicius, “La plus précieuse des marchandises”. Un dessin animé notamment par "Les fées spéciales" sur le destin d’un enfant sauvé des camps de la mort nazis. Sortie prévue en 2024.