L'enquête et les investigations ont duré plus de 4 mois entre Cayenne en Guyane et Montpellier. Elles ont abouti ce 22 mars à l'arrestation de 22 personnes, la saisie de drogue et l'identification de 160 "mules" qui transportait la cocaïne vers l'Hérault. Un trafic de 160kg en 3 ans pour plus de 4,2 millions d'euros.
La filière était bien rodée. La cocaïne arrivait en Guyane du Suriname voisin. Là, à Kourou, elle était conditionnée en "ovule" de 10 grammes. Des "mules" ingéraient la drogue puis faisaient le voyage en avion jusqu'à Paris, et en train jusqu'à Montpellier.
La cocaïne achetée 4.200€/kg en Amérique du sud était revendue dans l'Hérault 30.000€/kg.
Une vaste opération anti-drogue
Le 22 mars, une opération mobilisant 300 gendarmes en Guyane, à Montpellier mais aussi à Guéret, Vannes, Saint-Quentin et Moulins a permis l'arrestation de 22 personnes, 19 en garde à vue à Kourou et 3 à Montpellier. Par ailleurs, 7 mules ayant ingérées des ovules de drogue et devant prendre l'avion le soir même pour venir à Montpellier ont été retrouvées dans plusieurs appartements.
Les gendarmes ont aussi saisi 10 kilos de cocaïne, 67.000 euros, des armes, 39 téléphones et des voitures.
160 mules identifiées
Les dealers à la tête de ce réseau ont expliqué en détail le fonctionnement de leur organisation depuis 3 ans. Dans le même temps, les enquêteurs ont pu identifier 160 personnes qui transportaient, plus ou moins régulièrement, la cocaïne vers la métropole.
Recrutées dans la rue, elle étaient hébergées, nourries puis obligées de payer leur dette en faisant la mule pour les trafiquants. Certaines, désignées comme historiques, ont effectué plus de 30 voyages entre la Guyane et Montpellier en 2021. Elles sont ensuite devenues des membres à part entière du réseau en changeant de mission et en escortant de nouvelles mules. Un phénomène qui gangrène la société guyanaise.
En 3 ans, cette entreprise criminelle a rapporté plus de 4,2 millions d'euros et a convoyé au moins 160 kilos de cocaïne du Suriname vers Montpellier, via Kourou.
Enfin, vendredi 25 mars, les principaux membres du réseau ont été déférés en Guyane devant le procureur de la République pour être jugés en comparution immédiate.