Mobilisation inédite ce mardi 14 février à Paris de syndicats de médecine qui sortent le grand jeu : fermeture des cabinets, grève de SOS Médecins et manifestation entre le ministère de la Santé et le Sénat. Les généralistes libéraux sont appelés à fermer leurs cabinets et à monter à Paris.
Les médecins libéraux réclament des hausses de tarifs des consultations et s’opposent à une proposition de loi qui est justement examinée ce mardi 14 février par les sénateurs. Ce mouvement montre surtout le niveau de tension des praticiens libéraux au bord de la rupture avec l’Assurance maladie et le gouvernement.
Des médecins de l'Hérault manifestent à Paris
Les syndicats sortent le grand jeu : fermeture des cabinets, grève de SOS Médecins et manifestation entre le ministère et le Sénat.
L'Assurance Maladie propose une hausse d'à peine 1,50 euro de la consultation de base - de
25 à 26,50 euros. Loin, très loin des 50 euros exigés par l'association "Médecins pour demain", à l'origine de précédentes fermetures de cabinet début décembre et pendant les Fêtes.
Le Dr Benoit Hatton est l'un des représentants dans l'Hérault de "Médecins pour Demain". Il manifeste ce mardi à Paris.
"Le prix de notre consultation n'a pas bougé depuis six ans. On nous a proposé une augmentation d'1,5 euros, qui a été très mal prise par l'ensemble des confrères. La moyenne en Europe est de 45 euros la consultation. Là, nous n'avons pas les moyens d'embaucher une secrétaire ni un assistant médical", explique Benoit Hatton.
Les autres syndicats contestataires (UFML, FMF) et les grandes organisations (MG France, CSMF), dont la signature sera incontournable n'attendent pas moins de 30 euros.
Revendiquant également "l'indispensable revalorisation de la visite à domicile ", SOS Médecins s'est joint à la mobilisation, appelant ses adhérents à cesser le travail pendant 24 heures à partir de mardi matin.
"Médecine à deux vitesses"
Les médecins libéraux invoquent également le nombre de patients, de plus en plus nombreux dans certaines villes, qui ne peuvent plus consulter face à la pénurie de praticiens. D’autres, débordés, ne prennent plus de nouveaux patients. Quant aux jeunes, ils sont trop peu nombreux à prendre la relève dans les conditions actuelles.
Enfin, il y a cette loi qui est passée en première lecture à l’Assemblée nationale et qui arrive mardi 14 février devant le Sénat. Si elle est adoptée, elle permettrait d’ouvrir l’accès direct – sans prescription préalable, donc sans passer par le généraliste – à certains paramédicaux comme les kinésithérapeutes et les orthophonistes.
"Aujourd'hui, normalement, pour qu'un patient aille voir un kiné ou une infirmière, il faut une ordonnance, c'est à dire un examen médical avant la prescription. Là, ce qu'ils veulent faire passer, c'est l'accès direct, sans passer par un médecin, pour que ces patients soient pris en charge par ces professionnels de santé. Pour nous, c 'est une perte de chance pour les patients", conclut le Dr Benoit Hatton.
Début janvier, les blouses blanches avaient réussi à rassembler entre 2.300 et 4.000 manifestants. La jauge pourrait être dépassée, tant les renforts affluent ces derniers jours.
Ecrit avec l'AFP.