Elles étaient 6 sur 31 en 2014. Elles sont 9 aujourd'hui à diriger l'une des communes de la métropole de Montpellier. Une progression favorisée au départ par la loi sur la parité. Mais qui commence à devenir une évidence.
Sur le territoire de la Métropole de Montpellier, dimanche 28 juin, une maire a perdu son siège, Isabelle Guiraud à Saint-Jean-de-Védas. Mais les 5 autres femmes maires de l'agglomération ont été réélues, certaines au 1er tour comme Jacky Galabrun-Boulbes à Saint-Drézéry ou Isabelle Touzard à Murviel-les-Montpellier, d'autres au second comme Michelle Cassar à Pignan.
9 femmes maires sur 31 communes
Michelle Cassar est maire depuis 2008. A la tête d'une ville de 7 000 habitants, elle a vu l'agglomération, devenue métropole de Montpellier, se féminiser au fil des élections. Une évolution qui la ravit."Sans être féministe ou vouloir opposer les hommes et les femmes, je pense que les femmes ont une plus grande qualité d’écoute et c’est particulièrement important pour un maire, c’est une autre approche des problèmes aussi", estime -t-elle.
"C’est une bonne chose qu’il y ait de plus en plus de femmes à la tête des villes, et puis ce sont des femmes de caractère qui tiennent et assument leurs positions", précise celle qui s'est opposée à Philippe Saurel quand il a voulu que les vice-présidents de Montpellier 3M adhèrent à la République en marche.
Quand on lui demande comment elle préfère qu'on l'appelle, "Madame le maire" ou "Madame la maire", elle répond en souriant que dans son village, on l'appelle simplement "Michelle".
Madame "le" maire ou madame "la" maire, c'est pareil pour moi mais attention il ne faut pas dire "la mairesse", qui désigne la femme du maire. Il n’y a pas encore de nom pour le mari de la maire, c'est bien la preuve qu'il reste encore pas mal de choses à changer.
4 nouvelles élues en 2020
Aux côtés des "anciennes", comme Régine Illaire à Cournonsec ou Eliane Lloret à Sussargues, quatre nouvelles femmes ont été élues à la tête de l'une des 31 communes de la métropole montpelliéraine.Avec l'élection dimanche de Véronique Négret, Villeneuve-les-Maguelone, 10 000 habitants, devient la plus grande commune dirigée par une femme dans la métropole.
Comme Florence Brau, à Prades-le-Lez, elle entre en politique directement dans le fauteuil de maire.
D'autres élues ont eu un parcours plus progressif, dans une équipe municipale, d'abord aux côtés d'un maire qui les a encouragées à prendre sa place.
C'est le cas de Claudine Vassas-Mejri, élue au 1er tour à Castries (6 000 habitants). Conseillère municipale dès 1995, dans l'opposition mais déjà avec Gilbert Pastor, elle devient son adjointe en 2001 puis conseillère départementale, avant de briguer le fauteuil de maire quand Gilbert Pastor décide de se retirer en 2020.
"Je suis attachée à mon village, c'est là que je suis née, je me suis toujours investie dans des associations mais je ne pensais pas à la politique. C'est Gilbert Pastor qui est venu me chercher pour constituer sa liste en 1995", explique la maire de Castries, "ça s’est fait petit à petit. Je ne me suis jamais imaginée maire".
Même parcours pour le Conseil départemental, dont elle est aujourd'hui l'une des vice-présidente: "le conseiller général avait besoin d’une suppléante, parce que la loi imposait la parité. C'est comme ça que je suis devenue suppléante, puis, plus tard, j'ai été élue conseillère départementale".
Je n’étais pas pour la loi qui instaure l'obligation de la parité en politique, mais je reconnais que, sans elle, il n'y aurait pas autant de femmes en politique, on n’en serait vraiment pas là.
Comme Michelle Cassar, Claudine Vassas-Mejri a constaté que les femmes ont une autre approche des problèmes que les hommes. Avec d'autres femmes maires, elle a prévu de travailler davantage ensemble, parce qu'il y a "quelque chose à creuser" dans leur approche différente des dossiers.
16% des maires sont des femmes en Occitanie
Duel de candidates à Pont-Saint-Esprit dans le Gard (remportée par Claire Lapeyronie, maire sortante), Gaëlle Lévêque élue à Lodève, sous-préfecture de l'Hérault, Marie Costa élue maire d'Amélie-les-Bains dans les Pyrénées-Orientales,... Les femmes maires sont de plus en plus nombreuses mais la dernière étude de l'Insee réalisée en 2019 en Occitanie montre que l'on est bien loin de la parité.
En moyenne, 39% des conseillers municipaux sont des conseillères dans la région, malgré la loi qui impose une alternance homme -femme sur les listes municipales pour les communes de plus de 1 000 habitants depuis 2013.
Il y a 47% de femmes au conseil municipal des communes de plus de 1000 habitants, là où la loi sur la parité s'applique. Mais on retombe à 35% dans les communes de moins de 1000 habitants, où aucune règle ne s'impose.
16% des maires sont des femmes, surtout de petites communes : elles sont 19% à diriger des villages et seulement 8% à gérer des villes entre 5 et 10 000 habitants.
Quant aux 7 communes qui ont plus de 50 000 habitants en Occitanie, une seule est gérée par une femme : Montauban où Brigitte Barèges vient d'être réélue pour un 4ème mandat.
Les 9 femmes maires de la métropole de Montpellier :
Castries : Claudine Vassas-Mejri (PS) 1er mandat, 6 000 habitants
Cournonsec : Régine Illaire 2ème mandat (DVG) 3 200 habitants
Montferrier : Brigitte Devoisselle (DVD) 1er mandat 3 600 habitants
Murviel Les Montpellier : Isabelle Touzard (SE) 2eme mandat 1 900 habitants
Pignan : Michelle Cassar (DVG) 3eme mandat, 7 000 habitants
Prades-le-Lez : Florence Brau (ECO) 1er mandat, 5 400 habitants
Saint-Drézéry : Jackie Galabrun-Boulbes (DVD) 3eme mandat, 2 300 habitants
Sussargues : Eliane Lloret (DVG) 2eme mandat 2 700 habitants
Villeneuve-lès-Maguelone : Véronique Négret (SE) 1er mandat 10 000 habitants