Le président et maire de Montpellier, Philippe Saurel, décide de basculer la métropole sous le parti du Président de la République, Emmanuel Macron. Il n'est pas suivi par tous ses pairs.
La vague La République En Marche sévit encore, et cette fois, au sein de la Métropole de Montpellier. Anciennement dissident du Parti Socialiste, le maire, Philippe Saurel, bascule du côté du Président Emmanuel Macron. Et ses élus devraient faire de même.
La République En Marche forcée pour les vice-présidents de la métropole
Les vice-présidents élus à la Métropole de Montpellier verront leur délégation retirée s'ils n'adhèrent pas au groupe LREM, peut-on lire dans une dépêche AFP ce lundi, ou s'ils ne sont pas "Macron-compatibles" peut-on lire dans Midi Libre.
Un parti qui m'a exclu
Philippe Saurel avait pour l'habitude de parler du Parti Socialiste en ces termes. Il était pour autant jusqu'à janvier dernier, rattaché à cette famille politique, qui était alors celle du Président de la République François Hollande.
Pendant les primaires, le maire de Montpellier était considéré comme un proche de Manuel Valls.
Jusqu'au 19 janvier, où il décide de soutenir le nouvel arrivant en politique.
Toutes mes félicitations à @EmmanuelMacron élu ce soir Président de la République, un souffle politique nouveau pour la France! #Montpellier pic.twitter.com/rqImJvtOpb
— saurel philippe (@saurel2014) 7 mai 2017
A la veille du second tour des législatives, le 17 juin dernier, il avait annoncé la création d'un groupe La République En Marche et apparentés à l'assemblée communautaire.
.@EmmanuelMacron "Nous devons avoir cet esprit de conquête que tant de villes ont su prendre, cher @saurel2014, comme à #Montpellier !@BFMTV pic.twitter.com/KAa3RC3D2C
— Laurent Jaoul (@laurentjaoul) 4 mai 2017
Lundi 26 juin, Philippe Saurel a maintenu cette position en indiquant que l'exécutif de la Métropole serait constitué de ce groupe majoritaire. Une décision qui pousse vers la porte les vice-présidents qui décideraient de ne pas suivre ce mouvement.
7/20, la note de Philippe Saurel
Dans un "pacte de confiance", Philippe Saurel souhaitait "s'exonérer de toute politique" en 2014. Les récalcitrants dénoncent alors une mesure venant contrearrer cet accord. Pour le président de la métropole et maire de Montpellier, cette alliance politique avait déjà été remise en cause plusieurs fois par le passé.
Dans les 20 vice-présidents actuels, sept ont fait connaître leur désaccord. Ils ne souhaitent pas rejoindre En Marche ! ni être étiquetés "Macron compatibles". Auparavant, la métropole était présidée par plusieurs partis dont le Parti Socialiste, représenté par Philippe Saurel lui-même, mais aussi Les Républicains ou encore France Insoumise.
Parmi les récalcitrants, Jean-François Audrin, maire LR de Saint-Georges-d'Orques ne souhaite pas "trahir ses convictions". René Revol, maire de Grabels et député remplaçant sous l'étiquette France Insoumise, est poussé vers la sortie. Pierre Bonnal, socialiste risque de subir le même sort. Catherine Dardé, adjointe au maire de Castelnau-le-Lez a ainsi déclaré :
Nous représentons nos communes et non un parti politique,
peut-on lire dans Midi Libre.
Isabelle Touzard, maire de Murviel-lès-Montpellier, proche de France Insoumise et Michèle Cassar, maire de Pignan, refusent d'intégrer le mouvement elles aussi.
Certains vice-présidents refusent de quitter la vice-présidence
Mais ça se complique, car certains réfractaires ne souhaitent pas être destitués de leur fonction. Le maire de Lattes, Cyril Meunier, en l'occurence refuserait de rendre sa délégation, selon Midi Libre. Il donnait ce mardi matin une conférence de presse.
Un conseil extraordinaire pour accueillir les "Macron-compatibles"
Pour autant, Philippe Saurel a déjà acté la sortie des vice-présidents réfractaires de l'exécutif et l'entrée des élus LREM au 5 juillet lors d'un conseil extraordinaire de la Métropole. Treize autres vice-présidents sont considérés comme "Macron-compatibles". Et Jackie Galabrun-Boulbes pourrait prendre le siège de première vice-présidente.
Les nouveaux arrivants attendent déjà à la porte : Gilbert Pastor, maire de Castries adhérent à En Marche! ; Thierry Breysse, maire PS de Cournonterral ; Jean-Marc Lussert, maire de Pades-le-Lez ; Pierre Dudieuzière, maire de Vendargues et Jean-Luc Savy, maire de Juvignac pourraient rejoindre la vice-présidence de la métropole.