A Mèze, autour de l'étang de Thau, un ostréiculteur récidiviste a été attrapé en flagrant délit de vol d'huîtres. Les producteurs d'huîtres demandent à ce qu'il soit retiré de la profession.
Il y a quelques jours, un ostréiculteur a été pris en flagrant délit de vol d'huîtres grâce à une caméra de surveillance à Mèze autour de l'étang de Thau. Et ce n'est pas la première fois qu'il dérobe des huîtres à ses voisins producteurs. Il a déjà été condamné en 2014.
Un voleur qui avait du mal à se cacher
L'ostréiculture est connu de tous. Selon un de ses voisins, Bruno Gomez, il avait du mal à cacher son jeu : "le boulot on le connait, on voit les gens travailler. Lui il arrive en horaires décalés, quand les autres sont partis. Il traine la nuit. Il ne colle pratiquement jamais d'huîtres. Ces gars sont obligés de voler les huîtres aux autres, ils ne peuvent pas produire des huîtres en faisant ce qu'ils font toute la journée".Seulement, il peut continuer à travailler. Il a toujours son bateau, ses exploitations et son mas. A Mèze, un sentiment d'injustice est né : "Surtout qu'on l'a fait condamner déjà il y a quelques années, en 2014. Le procès a été très long. Il nous volait beaucoup. Il s'est fait arrêter, condamner. Deux jours après il était sur l'eau et il allait dans ses parcs. Là, récidiviste, on le reprend en flagrant délit et de nouveau le lendemain il est sur l'eau : il continue à faire son petit ménage, à vider les huîtres, faire ses marchés et à dilapider l'argent qu'il tire des huîtres volées. C'est un truc de fou" déclare Valérie Gomez, désabusée.L'ambiance ne peut pas être bonne quand votre voisin vous vole pendant 10 ans. En plus, il a volé pratiquement tout le monde.
Une profession sous tension
A l'approche des fêtes de fin d'année, très importante pour les ostréiculteurs, la colère monte. Jean-Christophe Cabrol, vice-président du Comité régional conchylicole de Méditerranée dénonce l'inaction de la justice : "à chaque fois qu'il est jugé, c'est sur la marchandise qu'il a volée lorsqu'on l'a pris sur le fait. Or ça fait des mois et des mois qu'il vole, voire des années. Ce sont des tonnes d'huîtres qu'il a volées. Mais il va être jugé uniquement sur la quantité prise sur le fait. Donc ça va être compliqué. Il ne va pas avoir grand chose". Ils demandent à ce qu'il soit retiré de la profession : "On loue à l'Etat les plans d'eau. On a un contrat avec l'Etat comme quoi on respectera toutes les règles maritimes. Il faut que ça rentre dans le code rural : un voleur, il est attrapé, on le sort de la profession, on le sort du domaine public maritime".La peur du dérapage
Jean-Christophe Cabrol redoute qu'un ostréiculteur excédé se fasse justice lui-même : "Si la justice ne fait pas son boulot, un coup de sang, il y a quelqu'un qui va faire une bétise. Il y avait plusieurs conchyliculteurs qui étaient déjà montés pour le lyncher. J'ai calmé les esprits une première fois". Il tente tout de même de maintenir l'ordre : "Je ne veux pas prendre le risque de me faire lyncher parce que je protège un voleur. Je ne le protège pas, j'essaie de maintenir l'ordre mais au bout d'un moment je ne pourrai plus rien faire. Il faut le sortir de la profession rien que pour sa sécurité".Le préfet a été alerté sur la situation. Le procès est prévu en janvier 2021.