Montpellier : après le démantèlement de la ZAD du Lien, des manifestants dénoncent un projet de rocade "illégal"

La ZAD du Lien a été démantelée le 4 novembre dernier. Depuis le mois de juin, ses occupants luttaient contre le projet de contournement routier au Nord de Montpellier – 80 hectares de terres seraient bétonnés et 115 espèces protégées menacées, selon eux, par cette nouvelle construction.

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En fin de matinée, ils étaient quelques centaines à se tenir devant la préfecture de Montpellier, pancartes à la main, pour dénoncer les derniers travaux de construction d’une rocade au Nord de Montpellier qui devrait relier l’A9 à l’A750, mais aussi l’interpellation d’opposants au projet par les forces de l’ordre il y a deux jours.

La ZAD de Combaillaux, dans l'Hérault, était née de l’opposition de citoyens au projet de cette Liaison inter-cantonale d'évitement nord de Montpellier (LIEN) qui aurait selon plusieurs études un impact important sur l’environnement. Le 4 octobre dernier, 14 personnes avaient été placées en garde à vue après le démantèlement du site.

"J’ai vu les forces de l’ordre évacuer la ZAD", raconte Christian Combes, riverain présent à la mobilisation. "Cette intervention était disproportionnée par rapport aux quelques jeunes qui étaient là [40 à 50 Zadistes, ndlr]. C’est inacceptable, cet autoritarisme."

Un chantier "illégal" pour les manifestants

"Les travaux ont démarré depuis 3 semaines malgré des irrégularités dans la déclaration d’utilité publique, sur lesquelles le Conseil d'État n’a pas statué", relève Hélène Ilbert, membre du collectif SOS Oulala, opposé au projet. "Normalement dans un État de droit, on attend l’avis du Conseil d’֤État avant de commencer un chantier."

La militante évoque un "passage en force" du département mais aussi de la préfecture, à l’origine de l’expulsion des Zadistes. "Ils parlent de mettre de l’ordre, mais ils ne respectent eux-mêmes pas la loi en ignorant la déclaration d’utilité publique [qui comprendrait un vice de forme selon les manifestants, ndlr]"

Pour René Revol, maire de Grabels – commune sur laquelle s’était installée la ZAD – les travaux auraient effectivement dû être interrompus en attendant l’avis de la justice. Celle-ci pourrait décider de rendre la déclaration d’utilité publique caduque.

Paradoxe écologique ?

"Le Lien, c’est une connexion autoroutière en série", souligne Hélène Ilbert. "C’est de la construction. On parle de baisser les émissions de CO2 alors que l’on suit la même politique que dans les années 1980. On est en colère !"

Ce chantier de 32 kilomètres, chiffré à 100 millions d’euros, devrait permettre de désengorger la cité languedocienne, promet le département de l’Hérault.

Mais les chiffres prouvant qu’il fluidifierait réellement le trafic seraient insuffisants, selon un rapport de la mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) publié il y a deux mois. Et les travaux auraient des conséquences sur la qualité de l’air, les nuisances sonores ou encore la biodiversité.

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