«La peinture est le cri de lumière, l’appel de ma nuit». Colette Richarme a marqué la scène artistique montpelliéraine du XXe siècle. Entre figures et abstraction, son oeuvre haute en couleurs s'expose jusqu'au 18 octobre 2020 à l'Espace Dominique Bagouet de Montpellier.
"Une femme complexe, puissante, multiple", c'est le portrait que fait Régine Monod, la présidente de l'Association Richarme, de l'artiste peintre qui s'est installée à Montpellier en 1945 pour ne plus jamais en repartir.De la Chine à Montpellier en passant par la Savoie et Paris
Née le 24 janvier 1904 à Canton (Guangzhou), Colette Richarme sera marquée par une enfance singulière en Chine et une mère artiste qui la forma très tôt à l'observation et au dessin. Elle rentre en France juste avant la Première guerre mondiale après le décès soudain de son père, négociant en soie pour une firme anglaise. A Lyon puis à Annecy où elle se marie, Colette Richarme continue à peindre, notamment des vues du lac ou de la montagne. En 1935, elle entre aux ateliers de l'académie de la Grande Chaumière à Paris, où elle est condisciple et amie de Louise Bourgeois. Mais c'est à Montpellier que débutera véritablement sa carrière d'artiste, par une exposition particulière en 1941. Elle marquera la vie artistique de la ville par son talent et elle y restera jusqu'à sa mort le 27 février 1991.Une exposition qui explore la diversité et l'étendue du regard de Colette Richarme
L'exposition rassemble des oeuvres de l'atelier Richarme mais aussi de plusieurs institutions et prêteurs privés. Et en la parcourant, on ressent l'évolution des techniques chromatiques de Colette Richarme notamment à travers ses palettes, qu'elle appelait ses "petits abstraits" et où elle testait en permanence des nouvelles harmonies colorées.Entre figuration, abstraction et onirisme
Il y a les compositions géométriques rigoureuses, comme "La fondue des oliviers " peint en 1947 avec ses arbres bien campés et le village méditerranéen presque cubiste.Même exigence dans "l'éolienne" peint en 1971, où la poésie réside peut-être dans ces lignes nettes et hautes contrastant avec le souffle du vent qui les animent.
- Musée Fabre, Montpellier (19 huiles,78 oeuvres papier et 3 carnets)
- Musée Paul Valéry, Sète (12 huiles 82 oeuvres papier et 7 carnets)
- Musée Atger (dans la faculté de médecine), Montpellier (81 oeuvres papier)
- Musée Albert André, Bagnols-sur-Cèze (21 huiles et 14 oeuvres papier)
- Musée d’Art Sacré, Pont-Saint-Esprit (14 huiles, 44 oeuvres papier et 1 carnet)