Montpellier : 8 mois de prison avec sursis requis pour avoir chanté “un flic suicidé est un flic à moitié pardonné”

Quatre jeunes étaeint jugés, ce jeudi à Montpellier, pour outrage en réunion. Le 29 avril, ils auraient entonné devant le palais de justice un chant faisant référence au suicide d'une policière quelques jours plus tôt. Le procureur a requis 8 mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende.

Le chant avait indigné les réseaux sociaux. "Elle est où la capitaine, pan, pan, un flic suicidé est à moitié pardonné!" Accusés d'avoir tenus ces propos devant le tribunal, lors d'un rassemblement de soutien aux gilets jaunes le 29 avril dernier, quatre jeunes sont jugés ce jeudi matin à Montpellier pour outrage en réunion.

Un chant qui fait référence au suicide d'une capitaine de police, qui avait mis fin à ses jours le 18 avril dernier, au commissariat de Montpellier. Il aurait été chanté par les prévenus lors du procès d'un gilet jaune condamné à trois ans de prison ferme pour dégradations lors des manifestations.

Les trois Montpelliérains et un habitant de Mireval, âgés de 21 à 24 ans, nient avoir entonné ce chant. La foule est venue nombreuse pour assister au procès. Des jeunes gens sont venus en soutien aux prévenus. Huit policiers et quatre syndicats se sont constitué partie civile.
 


"Un chant scandaleux"

Après les faits, le procureur de la République avait diligenté une enquête pour outrage sur une personne dépositaire de l'autorité publique. "Ces propos sont inacceptables, humainement et juridiquement", avait alors réagi, Christophe Barret. Les témoignages recueillis, notamment par les collaborateurs d'un magistrat, qui ont entendu le chant, et le visonnage des caméras de surveillance, avaient conduit à l'interpellation des quatre individus, trois hommes et une femme, présents à la barre ce jeudi. Une cinquième personne est toujours recherchée.  

"C'est un chant scandaleux, une sorte d'incitation au suicide", s'était indigné Joseph Galera, secrétaire départemental adjoint du syndicat de police Alliance 34. Les syndicats de police espéraient une "peine exemplaire", soit la peine maximale, jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.
 

8 mois de prison avec sursis requis


Lors de leur interpellation, et également ce jeudi lors du procès, les prévenus ont demandé à faire valoir leur droit au silence "au vu du contexte policier". Un silence "consternant" pour l'un des avocats de la partie civile, Me Bruno Leygue. 

Je suis révolté par la lâcheté des prévenus. C’est plus facile de cracher sur des policiers quand on est derrière une grille, s'indigne Me Bruno Leygue, avocat de la partie civile

Les jeunes prévenus, dont une étudiante en Microbiologie, un étudiant en Histoire et Sciences Sociales, et un étudiant en Langues et Litterature, ont des casiers judiciaires vierges. La jeune femme prétend "ne pas connaître l'histoire de la policière suicidée". L'un des autres prévenus dit ne pas avoir chanté ces chants "injurieux envers les policiers"

La défense plaide la relaxe

La défense a souligné l'absence de preuve de la culpabilité d'une des jeunes femmes et pour l'un des autres prévenus, et a plaidé la relaxe.
Interview de l'un des avocats des jeunes gens accusés d'avoir entonné un chant insultant la mémoire d'une policière suicidée ©F3LR

C'est un dossier basé sur l'émotion. Un dossier qui touche au malaise social actuel.Vous n’êtes pas le tribunal de l’émotion, ni celui de la morale, mais celui de la justice, a martelé Me Florence Rosé. Il s'agit d'une responsabilité collective, et il ne faudrait pas que ces jeunes gens soient les "boucs émissaires de la souffrance des policiers". 

Allez-vous vous contenter d’une responsabilité collective ? Ces prévenus vont-ils payer pour 50 personnes car ils sont connus pour être des militants d’extrême gauche ?", interroge Me Florence Rosé en défense
 

Poison

Deux des avocats des policiers ont entendu les propos chantés. Le troisième fait état du "poison" qui s'est répandu après la diffusion de ces propos sur les réseaux sociaux.
" Ce n'est pas un outrage comme les autres. Là nous avons atteint le paroxysme de la haine et de l'irrespect le plus total", plaide Me Delphine Clamens, avocate des policiers.
 

Lâches

Elle déplore l'attitude des prévenus nient avoir chanté. Ce sont des lâches, s'indigne l'avocate qui était présente et a entendu les chants sur le parvis du palais de justice.
Le procureur a requis 8 mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende contre les prévenus. Le délibéré est attendu le 4 juillet à 8h30.
 
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