Montpellier : les enseignants correcteurs du bac et du brevet toujours mobilisés ont remis leurs copies au rectorat

Les correcteurs grévistes de l'académie de Montpellier mettent un terme au blocus des notes du bac et du brevet. Ils se sont rassemblés devant le Rectorat lundi matin afin de rapporter leurs copies, en personne. Peu avant, ils avaient fait un sitting devant le palais de justice pour "la démocratie".


Copies notées en main, les enseignants correcteurs grévistes de l'académie de Montpellier ont manifesté devant le rectorat ce lundi matin.
Ils ont rapporté les épreuves du bac à leur direction avec retard pour protester contre la réforme du lycée, du bac et contre Parcoursup.
Tous estiment que le ministre de l'Education nationale reste sourd à leurs demandes.
 

Nous n’avons jamais été entendus !


Ils ont aussi peu apprécié les propos d'Emmanuel Macron dimanche. Ils estiment avoir été comparés à des terroristes.
 

Je respecte la liberté d'opinion, la liberté syndicale, mais à la fin des fins, on ne peut pas prendre nos enfants et leurs familles en otage", a commenté le président de la République dans un entretien sur FranceInfo.
"Quand on est enseignant on a des droits mais aussi des devoirs. Quand un examen est attendu avec angoisse, notre devoir à tous est d'être au rendez-vous.


Devant la porte du rectorat, les grévistes ont brandi les grosses enveloppes marrons contenant les copies en scandant "Blanquer Démission!".

"Nous remettons aujourd'hui les copies car nous avons le sentiment d'avoir gagné", a déclaré William, un des correcteurs grévistes, enseignant en lycée. "L'image du ministre de l'Education est désormais largement écornée. En voulant absolument publier les résultats du Bac, il a commis de graves fautes sur le plan juridique par ses mauvaises décisions politiques".

Les manifestants ont créé une haie d'honneur jusqu'à la porte du rectorat afin de laisser passer, sous les applaudissements, les correcteurs grévistes. Quelques "gilets jaunes", dont certains sont enseignants en poste ou en retraite, étaient présents dans les rangs de la manifestation.
 
Les correcteurs grévistes de l'académie de Montpellier mettent un terme au blocus des notes du bac et du brevet. Ils se sont rassemblés devant le Rectorat lundi matin afin de rapporter leurs copies, en personne. Peu avant, ils avaient fait un sitting devant le palais de justice pour ©F3 LR

Les enseignants donnent rendez-vous au gouvernement à la rentrée !
 

Nous sommes prêts pour la rentrée : la réforme et la loi Blanquer vont se heurter à un large front de contestation et nous mettrons toutes nos forces dans cette bataille. Notre assemblée générale continuera son travail.

 

Environ 2.500 copies du bac, dont les notes n'ont pas été transmises la semaine dernière, ont été rapportées au rectorat par les enseignants correcteurs eux-mêmes. Ce qui fait autant de lycéens qui restaient ce lundi matin dans l'incertitude quant à leurs résultats définitifs.

Peu de temps avant, une poignée d'entre eux avait fait un sitting sur les marches du palais de justice de Montpellier.
 
Un communiqué virulent contre les méthodes du ministre Blanquer et les déclarations du président de la République
Notre mobilisation est historique ; jamais les personnels n’ont été contraints d’utiliser aussi massivement cet ultime moyen d’action : la grève pendant les examens du Brevet et du Bac. Nous avons décalé la remise de nos copies et Blanquer a paniqué et de nouveau menti : menaces de 15 jours de retrait de salaire sans fondement juridique, attaque du droit de grève en nous menaçant individuellement (par mail) de sanctions disciplinaires et de signalement au procureur.  Le ministre a montré à travers son attitude sa radicale incompétence. En effet, des notes arbitraires ont été attribuées en toute illégalité. L’égalité de traitement des élèves a été rompue puisque certaines et certains ont les notes de leurs copies tandis que d’autres ont des notes inventées (moyenne de l’année, note identique pour toutes les candidates et tous les candidats d’un même jury etc. car la liste est longue). L’anonymat des élèves passant le bac a même été parfois levé ! Pour toutes ces raisons, nous exigeons le départ de Blanquer : autoritarisme arbitraire, refus d’obéir à la loi, incompétence technique, mensonges… cela fait beaucoup. Il a perdu toute crédibilité et a mis en évidence la dangerosité de ce gouvernement, qui nous plonge dans l’air nauséabond d’un début de dictature. La situation est grave, c’est pourquoi nous sommes ici ce matin.

Cette attaque en règle contre un bac anonyme, national, garantissant l’égalité entre les élèves, met en évidence le contenu de sa réforme : contrôle continu avec des notes que les proviseurs pourront modifier ou exiger arbitrairement sur des copies non anonymées, individualisation des parcours, c’est-à-dire remise en cause du droit en tant que garantie collective. Il s’agit non moins que d’isoler les élèves et leurs familles, de telle sorte qu’elles vont porter seules la responsabilité de l’échec scolaire. Nous ne pouvons le tolérer ! La mission du service public doit être de réduire les inégalités, c’est cela le cœur de notre combat !

Pendant toute l’année scolaire, nous nous sommes battus contre ces réformes inadmissibles : elles vont entrainer une considérable dégradation des conditions de travail des élèves et des personnels de l’éducation. Les classes vont être surchargées, le travail précaire va se développer dans l’ensemble de la fonction publique, parcoursup va interdire les changements d’orientation en plus d’introduire la sélection à l’université, les spécialités vont introduire une concurrence féroce, en particulier entre les établissements, les élèves en situation de handicap vont être accueillis dans des conditions indignes et la liberté d’expression va devenir illégale.

Nous n’avons jamais été entendus ! Mais aujourd’hui, le rapport de forces a changé. Malgré les menaces et la désinformation, nous ne comptons plus les lettres et les marques de soutien à notre mouvement. Nous sommes prêts pour la rentrée : la réforme et la loi Blanquer vont se heurter à un large front de contestation et nous mettrons toutes nos forces dans cette bataille. Notre assemblée générale continuera son travail.

Enfin, nous tenons à remercier toutes celles et tous ceux qui sont là et sont venues nous soutenir : élèves, parents, collègues, gilets jaunes, syndicalistes ou simples citoyennes ou citoyens. Nous nous reverrons bientôt, et nous vous invitons à notre assemblée générale à 13 heures 30, au kiosque bosc, sur l’esplanade. Nous nous battons depuis longtemps, nous avons gagné une manche, et ce n’est qu’un début !
 
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