lls sont en grève même s'ils assurent le service minimum pour les dons du sang. Ce jeudi, le personnel de l'EFS proteste, à Montpellier comme dans toute la France, contre son exclusion des accords de la santé. Les agents ne bénéficieront pas des revalorisations salariales accordées par le Ségur.
Ils sont infirmiers, médecins, techniciens de laboratoire ou chauffeurs. Tous travaillent pour l'Etablissement français du sang et observent aujourd'hui une journée de grève (sans rassemblement à Montpellier, annulé pour cause de risque sanitaire). Ils dénoncent leur non-prise en compte lors du récent Ségur de la santé. Mais aussi les difficultés de fonctionnement récurentes d'un service public indispensable à la santé de tous, notamment en ces temps sombres de pandémie.
Pas d'augmention des salaires
La grève n'entrave pas les dons du sang à Montpellier. Un service minimum est en effet assuré toute la journée pour prélever, préparer, qualifier et délivrer les produits sanguins aux patients. Car l'Etablissement français du sang est un maillon indispensable de la santé publique et son personnel en est conscient. C'est pour cela que les grévistes dénoncent aujourd'hui leur exclusion du Ségur de la santé. Un accord signé après la première vague de Covid19 et qui actait la reconnaissance du personnel de santé pour son implication dans la crise sanitaire mais plus largement pour son rôle primordial dans le maintien de soins de qualité en France.L'Etablissement français du sang exsangue
D'après les syndicats signataires du préavis de grève, CFDT, FO et SNTS CFE-CGC, des centaines de collectes de sang par an sont déja annulées faute de médecins, d'infirmiers et de chauffeurs. Le fonctionnement des laboratoires est également mis en difficulté faute d'effectifs suffisants sur certains postes. Les personnels sont épuisés mais rappellent qu'ils n'ont pas failli et que la crise sanitaire a prouvé que leur rôle est indispensable dans le système de santé.Des suppressions d'effectifs dangereuses
D'après les syndicats signataires, l'Etat impose depuis 10 ans des suppressions d'effectifs à l'Etablissement français du sang au nom de l'efficience. Les grévistes demandent l'arrêt de ces suppressions d'effectifs et au contraire leur mise en adéquation avec les nécessités impérieuses d'assurer la qualité de la prise en charge des donneurs/patients et d'appliquer strictement la législation sur le temps de travail."Laisser l'EFS dans cette situation, c'est casser l'établissement pour préparer l'ouverture du marché des produits sanguins aux collecteurs de sang privés" analyse le communiqué de presse intersyndical qui conclut :
Les personnels refusent de se taire plus longtemps sur les risques que l'EFS fait encourir aux patients, aux donneurs et à ses personnels. Et ils refusent la politique engagée depuis des années, qui met en péril la continuité du service public transfusionnel !
Ce matin une délégation syndicale a été reçue par la direction de l'Agence régionale de santé à Montpellier. Dans le même temps, à Paris, une intersyndicale était au ministère de la Santé. Les conseillers du ministre semblent avoir entendu ses revendications sans pouvoir dans l'immédiat y apporter une quelconque réponse.
Reportage à Montpellier de Cédric Métairon et Enrique Garibaldi pour France3 Languedoc-Roussillon.