La nomination de Gérald Darmanin, poursuivi dans une affaire de viol, et d'Eric Dupond-Moretti, connu pour ses propos parfois clivants, suscite la colère chez les militants féministes. Un collectif appelle au rassemblement ce vendredi 10 juillet à 18 heures sur la place de la Comédie à Montpellier.
"L'exécutif nous envoie un message très dangereux. En fait, c'est même un majeur en l'air."
A 25 ans, Olivia* (le prénom a été modifié) est une militante très engagée dans les droits des femmes et des minorités. Lundi 6 juillet, lors du remaniement gouvernemental, la Montpelliéraine a déchanté à l'annonce des noms de Gérald Darmanin et d'Eric Dupond-Moretti, respectivement nommés ministres de l'Intérieur et de la Justice.
Ces deux hommes sont le symbole d'un système inégalitaire, où les élites privilégiées sont indétrônables. J'ai vu là une provocation, voire même un énorme déni des dirigeants au pouvoir.
Un affront pour la communauté féministe
A ce jour, Gérald Darmanin est toujours visé par une plainte pour viol, déposée il y a trois ans. Mais selon l'entourage du président Emmanuel Macron, interrogé par l'AFP il y a quelques jours, cette affaire "n'a pas fait obstacle" à sa promotion. Des propos révoltants pour la communauté féministe.La nomination du médiatique Eric-Dupond-Moretti a également fait l'effet d'une bombe : dans la presse, l'avocat a à plusieurs reprises exposé ses positions anti-féministes.Bien sûr, il y a la présomption d'innocence. Mais quel message cela renvoie ? On sait que le dépôt de plainte est déjà difficile pour les victimes de harcèlement et de violences. En nommant Gérald Darmanin ministre de l'Intérieur, on minimise encore nos combats et nos souffrances.
En 2019, il avait déclaré à GQ : "Tous les hommes ne sont pas des prédateurs, même s'il y en a. L’emprise, ça existe. Mais il y a aussi des femmes que le pouvoir fait bander. La starlette qui va voir un producteur célèbre et lui dit ‘je veux devenir une star’, et l’autre lui répond ‘d’accord, mais tu couches’. Si elle couche, ce n’est pas un viol, c’est une promotion canapé."