400 personnes se sont rassemblées ce vendredi midi à Toulouse (Haute-Garonne). Une mobilisation organisée par des militantes féministes afin de dénoncer les nominations au gouvernement de G. Darmanin, accusé de viol, et E. Dupond-Moretti, qui a affiché des positions résolument antiféministes.
Ils n'étaient qu'une petite dizaine de manifestants à quelques minutes de l'heure du rendez-vous. Mais très rapidement, près de 400 personnes sont finalement présentes devant le tribunal de Toulouse afin de dénoncer la présence au gouvernement de Gérald Darmanin et d'Eric Dupond-Moretti.
Leurs nominations ne passent pas chez les féministes. Le nouveau ministre de l'intérieur est accusé de viol. Celui de la justice est très critiqué pour ses positions hostiles au mouvement #MeToo.
Au pied des marches du palais de justice, les participants à cette mobilisation brandissent des pancartes sur lesquelles les slogans suivants sont inscrits : "La Honte !", "Eviter un procès pour viol ? Deviens chef de la police". "Un Etat à la gloire des violeurs"
"Mépris" et "déclaration de guerre"
Le mouvement de protestation a été lancé en moins de 48 heures sur Facebook. Ses organisatrices, s'agissant de la désignation de Gérald Darmanin, estiment qu'"un tel mépris est une insulte à toutes les victimes de violences et à toutes les personnes qui luttent au quotidien ! La misogynie et l'impunité structurent la police, le premier flic de France est à l'image de ceux qu'il dirige. Doit-on vraiment ne pas avoir crainte quand on va porter plainte avec un message comme ça ? Doit-on continuer à croire en la justice?"Quant à celle d'Eric Dupond-Moretti : "sa nomination au poste de ministre de la justice est une insulte à toutes les victimes de violences et à toutes les personnes qui luttent au quotidien ! En le nommant, le gouvernement déclare la guerre au mouvement féministe et à nos revendications !" Et de conclure sur la page Facebook de l'évènement : "Violeur à l'intérieur, complice à la justice... Riposte féministe !"
Après une heure sur place, sans aucune tension avec les forces de l'ordre présentes, le rassemblement part en cortège à travers les rues de Toulouse : direction le Crous où le DAL organise une action en soutien des étudiants. La manifestation se disperse peu après 14 heures.
#Toulouse Après 1h de rassemblement et de prises de parole devant le Palais de Justice, c'est parti en manif ds le quartier des Carmes..."Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère". #CestLeMemeCorpsQuiVioleEtQuiDirige #CultureDuViol pic.twitter.com/elow1fWtQr
— Ankhôlie (@reventoline) July 10, 2020
Plainte pour viol et anti-#MeToo
Comme le rappele l'AFP, Gérald Darmanin a été accusé en 2017 de viol par une femme, Sophie Patterson-Spatz, qui l’avait sollicité en 2009, lorsqu’il était chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP (parti devenu LR), pour tenter de faire annuler une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants contre un ex-compagnon.Selon ses déclarations, Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui, et elle se serait sentie contrainte de « passer à la casserole ». Gérald Darmanin a reconnu une relation sexuelle avec cette femme mais, selon lui, librement consentie.
D’abord classée sans suite, la procédure a été relancée par la cour d’appel de Paris qui a demandé au début de juin de nouvelles investigations.
De son côté, Eric Dupond-Moretti avait notamment estimé en 2018 « que siffler une femme, ça devienne une infraction pénale, c’est ahurissant », en plein débat sur la création d’un délit d’outrage sexiste.