Le phénomène prend de l'ampleur à mesure que la haine envers le tout nouveau président des Etats Unis grandit. Les Héraultaises réagissent elles aussi aux propos lancés pendant la campagne de Donald Trump, ce 21 janvier.
Au lendemain de l'investiture de Donald Trump qui a attiré des centaines de milliers de ses partisans, Washington voit l'inverse se produire samedi avec une vaste manifestation d'opposants au nouveau président impulsée par des femmes et relayée par les réseaux sociaux.
Cette "Marche des femmes", qui espère réunir à Washington 200 000 personnes venues de tout le pays, se déploie dans le monde entier. Aux Etats Unis donc, en Australie, en Nouvelle-Zélande et… à Montpellier.
Aujourd'hui #WomensMarch à #Montpellier 14h Parc du Peyrou ! Soyons solidaires, pour nos #droits et nos #libertés pic.twitter.com/JR58ktANBJ
— Lisa Allais (@lisallais) 21 janvier 2017
Plus d’informations sur l’événement Facebook.
A l’origine, Marie-Noëlle Lanuit, sexologue héraultaise, aurait insuffler le mouvement.
#womensmarch pic.twitter.com/lD1piNrzed
— Marie-Noëlle Lanuit (@mnlanuit) 6 janvier 2017
“concrétisation d’une dynamique plus large dans le monde, en Europe et en France.”
Le Planning Familial 34 s'engage dans cette démarche et appelle à manifester :
Nous sommes tou.te.s mobilisé.e.s alors que le nouveau président des Etats Unis s’apprête à appliquer l’idéologie violemment sexiste, lesbophobe, homophobe, xénophobe et raciste qu’il a défendue durant toute sa campagne
indique le communiqué. Une dynamique qui, selon l'institution, s'inscrit dans tout le monde, l'Europe et la France. Hasard du calendrier, Le Pen, père, donnera son premier meeting pour les législatives des candidats de ses comités Jeanne, à Palavas ce soir.
La très explicite et engagée fanfare Lady Jaja assurera l’ambiance pendant la manifestation.Le rendez-vous est fixé ce samedi 21 janvier, à 14h au Peyrou, à Montpellier. Le Planning Familial 34 invite aussi à manifester dans les autres villes de France.
Ailleurs dans le monde
300 "marches soeurs" dans d'autres villes des Etats-Unis dont New York, Boston, Los Angeles et Seattle, ainsi qu'au-delà des frontières américaines, selon les organisatrices.Des milliers de manifestants, hommes et femmes, ont d'ailleurs ouvert la journée en défilant, sans incident, en Australie et Nouvelle-Zélande samedi.
Et poètes et écrivains dans une trentaine d'Etats d'Amérique et plusieurs villes du globe ont eux annoncé des lectures publiques en dénonciation de Donald Trump.
Jamais depuis 40 ans un président des Etats-Unis n'avait suscité une telle défiance à sa prise de fonctions.
Avant même d'avoir achevé ses premières 24 heures à la Maison Blanche, le nouveau président républicain va ainsi se retrouver interpellé par de multiples catégories d'Américains d'origines très diverses, mais fédérés par une même inquiétude.
Dans son discours d'investiture vendredi au Capitole, Donald Trump a donné le ton de son mandat: résolument populiste, de tendance nationaliste et en rupture implacable avec son prédécesseur, Barack Obama.
Son premier décret, signé vendredi soir dans le Bureau ovale à la Maison Blanche devant les caméras de télévision, s'inscrit dans cette volonté: il ordonne à son administration de libérer autant que possible les acteurs du système de santé des obligations de la réforme du système de santé dite "Obamacare", détestée des conservateurs pour son coût et sa lourdeur.
A son agenda, le nouvel homme le plus puissant du monde a seulement rendez-vous samedi à 09h30 (14h30 GMT) à la cathédrale Nationale de Washington pour un office oecuménique, en présence de religieux chrétiens, mormon, hindou... ainsi que d'un rabbin et d'un imam. Son équipe a donné rendez-vous lundi pour de nouvelles décisions politiques significatives.
Des célébrités
Les contestataires de la marche de samedi défileront à partir de 10h00 (15h00 GMT) sur le National Mall de la capitale fédérale, la vaste esplanade en face de laquelle le milliardaire a justement été intronisé 45e président des Etats-Unis vendredi.
On peut donc s'attendre à des comparaisons en termes de mobilisation, d'autant plus que Donald Trump n'a réussi à rassembler qu'environ un tiers de la foule qui avait acclamé Barack Obama en 2009, selon une estimation d'un expert cité par le New York Times.
Cette "Marche des femmes", principale manifestation prévue samedi, trouve sa genèse dans un simple appel posté sur Facebook qui a fait tache d'huile. Il émane d'une grand-mère, Teresa Shook, avocate à la retraite vivant jusque-là dans un anonymat paisible à Hawaï.
Le cinéaste Michael Moore, l'actrice Scarlett Johansson ou la militante des droits civiques Angela Davis sont quelques-unes des célébrités qui s'exprimeront. Les chanteuses Katy Perry et Cher soutiennent cette initiative.
Les organisateurs auront à coeur de se montrer en nombre et dans le calme, après les violences de vendredi dans quelques rues de la capitale, qui ont conduit à l'interpellation de plus de 200 personnes.
'Pussyhat'
Près de 225.000 personnes avaient confirmé vendredi leur intention de participer à la marche.
Certains signes présagent une forte mobilisation, comme les 1.200 autocars ayant demandé un permis de stationnement, ou l'ampleur prise par l'initiative sur les réseaux sociaux (#WhyImarch, #womensmarch, #NotMyPresident...).
La "Marche des femmes" est aussi soutenue par des dizaines d'organisations progressistes en opposition frontale avec Donald Trump: défenseurs des droits civiques, des immigrés, des musulmans, du droit à l'avortement ou des drogues douces... des écologistes, féministes, pacifistes, homosexuels, Noirs et Amérindiens, bref un melting-pot de citoyens inquiets.
Sans compter le soutien d'Amnesty International et de Planned Parenthood, le plus grand réseau de planning familial du pays.
Une initiative baptisée "Pussyhat Project" fédère des adeptes du tricot et du crochet qui ont confectionné des chapeaux de maille rose avec des oreilles de chat pour les manifestantes. Le terme "pussy" désigne en anglais l'animal domestique, ou le sexe féminin, Donald Trump ayant été filmé employant ce terme vulgaire dans une vidéo qui avait suscité l'indignation durant la campagne électorale.