Deux mois après sa médaille d’argent à Tokyo arrachée dans la douleur, le décathlonien Kevin Mayer a repris l’entrainement à Montpellier. Comment a-t-il digéré son expérience japonaise, quels sont maintenant ses objectifs pour Paris 2024 ? Entretien pour France 3 Occitanie.
Août 2021 : Kevin Mayer, grand espoir de médaille à Tokyo remporte l’argent en décathlon derrière le canadien Damian Warner après 2 jours de compétition très difficiles. Le Montpelliérain, recordman de la discipline, souffre du dos et va chercher le titre avec les tripes dans l’avant dernière-épreuve du javelot.
On a tous en tête votre souffrance sur la piste de JO. Comment ça va ? Vous avez pris un peu de vacances ?
Des vacances oui et non…(le champion a fait un voyage en Italie et profité de l'Occitanie). J’ai pris beaucoup de temps sans faire d’athlétisme mais après, j’ai commencé directement ma rééducation pour mon dos pour ne pas que ça traîne.
Le dos va beaucoup mieux, j’ai repris l’entrainement et il n’y a aucune gêne, ça fait plaisir ! »
Déjà en piste alors ?
Il y a les championnats du monde : en salle en mars puis le championnat du monde fin juillet. C’est ça que je vais préparer cette année à travers différentes compétitions.
C’était la médaille la plus compliquée de votre carrière ?
Ce n’était vraiment pas un décathlon comme les autres !
J’avais une blessure et d’habitude je ne termine pas mes décathlons quand je suis blessé. Je suis allé chercher au plus profond de moi pour avoir cette médaille. Il en est ressorti une fierté mais aussi beaucoup de frustration que je vais utiliser cette année pour aller chercher des résultats encore meilleurs.
J’ai appris que je pouvais aller encore plus loin dans mes retranchements que je ne pensais.
Tokyo, c’est un échec ?
Une médaille d’argent ce n’est pas un échec j’ai vécu comme un échec d’être blessé une semaine avant les jeux. Arriver le dos bloqué aux JO alors que je les attendais depuis 5 ans, oui c’est un échec. Après, j’ai bien rebondi parce que beaucoup de gens aimeraient avoir une médaille olympique malgré ça !
Et si je vous dis 2024 ?
2024, c’est dans 3 ans. C’est encore loin même si bien sûr on l’a tous dans la tête. Ce sera à la maison, c’est quelque chose que j’attends avec énormément d’impatience.
Paris 2024 ? J’ai vraiment envie de profiter de ces jeux, de me mettre beaucoup moins de pression que d’habitude.
Le mot d’ordre, c’est se mettre moins de pression et beaucoup plus s’amuser. Je pense que j’ai montré à tout le monde où je veux aller et je n’ai plus rien à me prouver et à prouver aux autres. J’ai juste une envie, c’est de m’éclater dans mon sport maintenant. Je sais que tout le monde va attendre qu’une chose, c’est la médaille d’or là-bas, mais j’y vais pour me faire plaisir !