Etre appelé par le prénom de son choix. Le CROUS de Montpellier a compris l'importance que cela revêt pour les jeunes transgenre après le suicide en septembre dernier de Doona. Une nouvelle procédure a été adoptée afin de permettre aux étudiants qui le souhaitent de choisir leur prénom.
C'était en septembre 2020. Une étudiante se donnait la mort en se jetant sous un train à Montpellier. Les proches de Doona et ses amis de l'université exprimaient alors leur colère : la jeune femme transgenre se sentait exclue et sa demande d'être reconnue pour ce qu'elle était se heurtait aux incompréhensions des mentalités et de l'administration.
5 mois plus tard, le Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires de Montpellier a pris les devants. Nul besoin désormais de passer par la modification d'état civil possible depuis de décret de 2017. Le CROUS permet désormais aux étudiants transgenre de choisir leur prénom, même s'il est différent de celui porté sur les autres documents officiels.
Le CROUS de Montpellier se remet en cause après le drame de Doona
"Doona, 19 ans, étudiante ici, tuée à coups de transphobie" pouvait-on lire en septembre dernier sur des panneaux accrochés dans le campus de l'univerité Paul Valéry. Des messages qui pointaient du doigt l'incompréhension à laquelle se heurtait la jeune étudiante. Son choix d'être une femme et reconnue en tant que telle était mal perçu, notamment par les administrations et en l'occurence le Crous de Montpellier pour lequel le changement de prénom demandé par les étudiants transgenre n'était alors pas recevable.
Après le choc de ce suicide et les manifestations de soutien à Doona, le Centre régional des oeuvres universitaires et sociales s'est remis en question en organisant des groupes de travail. Et en prenant une décision dont la portée est symbolique mais aussi concrête : désormais les étudiants de Montpellier peuvent changer leur prénom dans tous les documents administratifs relatifs au CROUS, que ce soit pour se loger en cité universitaire ou pour les demandes de bourses.
Et la procédure est déjà en application dans les deux universités de Montpellier.
Lutter contre les discriminations
Une procédure simple et "non intrusive", à précisé Catherine Racine, la présidente adjointe du Centre régional des oeuvres universitaires et sociales, à nos confrères de France Bleu. Il suffit d'une demande adressée à la "référente égalité" du CROUS de Montpellier. Une initiative qui pourrait bien faire tâche d'huile dans les autres campus de France.
Parallèlement, le CROUS de Montpellier rallie la cellule d'écoute nationale pour les victimes ou témoins de discriminations quelles qu'elles soient. Violences sexistes ou sexuelles, mais aussi harcèlement. La cellule Allodiscrim est ouverte aux étudiants de Montpellier qui peuvent témoigner tout en conservant leur anonymat par rapport au CROUS.